La monnaie guinéenne a soufflé ce 1 er mars 2020, les 60 ans de sa création. 60 ans de parcours caractérisé par une réaffirmation de notre souveraineté monétaire. Pour le reste, la monnaie guinéenne a connu des hauts et des bas notamment sa valeur sur le marché. A cette occasion, l’économiste consultant Mr Mamoudou Touré nous a accordé une interview ou il évoque le parcours et les perspectives de la monnaie nationale.
Convergencegn.com : Ce 1er mars 2020, marque les 60 ans de la création de la monnaie guinéenne, votre regard sur le franc guinée ?
Mamoudou Touré : Il faut se réjouir de l’avènement de cette fête anniversaire qui marque les 60 ans de la monnaie guinéenne contrairement aux autres pays qui nous entoure et qui pour la plupart sont dans une union économique et monétaire. La guinée depuis 60 ans à sa propre monnaie. C’est une question de souveraineté nationale. Cette monnaie a permis d’assurer une forme de stabilité à l’économie nationale. C’est une bonne chose que d’avoir sa propre monnaie parce que cela permet de faire face à un certain nombre de crise notamment ce qu’on n’a connu entre 2005/ 2007 et pendant la transition ou on avait des difficultés de financement mais du fait d’avoir notre propre monnaie , cela a permit aux autorités politiques d’alors de créer de la monnaie et faire face à la crise.
La monnaie guinéenne se déprécie, comment expliquer vous cette situation préjudiciable ?
Mamoudou Touré : Il faut faire attention quand on parle de dépréciation. Lorsque vous regarder l’évolution historique, la monnaie guinéenne a connu des épisodes de dépréciation notamment en 2005 et 2006. Sur cette période, la monnaie se déprécie de plus de 60% et plus de 40% par rapport aux devises étrangères (le dollars et l’euro).
Actuellement, la monnaie est relativement stable tant bien même qu’elle se déprécie. Mais le taux de dépréciation est relativement faible moins de 3%. Mais le problème fondamental de la guinée au-delà même de l’instrument d’échange qu’on n’a c’est la production. Si on ne produit pas, il va s’en dire que nous allons continuer à importer et cela à un impact et surtout la dépendance des devises étrangères.
Les pays de l’Afrique de l’Ouest se dirigent vers une monnaie commune appelée l’Eco en 2020, un mot l’a dessus ?
Mamoudou Touré : On ne peut pas utiliser le franc guinéen en dehors du territoire nationale, donc cela nous expose aux risques du taux d’échanges. Dans la perspective d’aller vers une intégration économique et monétaire, l’un des avantages majeurs, le risque d’échange va sauter, on pourra facilement échanger avec les autres. Dans un monde qui se globalise d’avantage, on ne peut maintenir notre monnaie à condition qu’on soit discipliné, a condition que nous produisons pour renforcer la valeur de notre monnaie. Mais si on sait que on n’a plus intérêt à aller vers une zone intégrer pour pouvoir profiter de cet espace commercial qui nous sera ouvert, cela entraîne une certaine discipline au niveau de la gestion politique et monétaire.
Interview réalisée par M. Bhoye Diallo