À l’instar de tous les régimes dictatoriaux, le nôtre présente les mêmes caractéristiques qui déterminent la perception de nos populations à l’endroit de ses dignitaires. Le pouvoir imposé par la force étant illégitime, il est toujours porté par des dirigeants paranoïaques et arrogants. Pour s’en convaincre, il suffit juste d’observer certaines de leurs pratiques régulières.
En effet, les architectes et bénéficiaires de la dictature se sentent toujours obligés de se déplacer au quotidien avec quasiment un contingent lourdement armé même dans leurs propres zones d’habitation ou de travail. Malgré l’absence de menaces officielles et précises, les voyages qu’ils effectuent à l’étranger ou à l’intérieur du pays sont souvent préparés avec des protocoles sécuritaires exceptionnels et coûteux pour prendre toutes les dispositions de “bunkerisation” pendant leur séjour.
La particularité pathétique du régime actuel, est le fait que beaucoup de ses dignitaires, y compris leur chef, sont issus de la diaspora. Alors pourquoi n’ont-ils plus le courage de rendre officiel leur séjour dans les pays où ils ont longtemps vécu ou les endroits où ils ont grandi ? C’est parce qu’ils sont certainement conscients de leurs mauvais actes et du mépris conséquent que leurs concitoyens éprouvent pour eux. Et pourtant celui qui prétend être choisi par son peuple, ne se barricade pas ; il doit plutôt être accessible, détendu et même courtois.
Enfin, en plus de tout ce que nous faisons, que ce qui peut nous rendre plus heureux que notre vie sociale ? De toutes les façons, l’histoire a déjà prouvé qu’il n’y a pas plus peureux et malheureux qu’un dirigeant illégitime et violent.
Aliou BAH