Oumar Sylla, connu sous le nom de Foniké de Mengué, était à la Cour d’appel de Conakry ce jeudi 3 juin 2021. Il est jugé pour provocation directe à un attroupement non armé suivi d’effets, et communication et divulgation de fausses informations, menace notamment de violences ou de mort. Le parquet a demandé la condamnation de ce responsable du FNDC à 2ans de prison. Ses avocats ont plutôt clamé son innocence et réclamé sa remise en liberté.
L’avocat général près la Cour d’Appel de Conakry a requis 2 ans d’emprisonnement et le payement d’une amende de 20 millions GNF contre Oumar Sylla. Pour Mohamed Kaba, le responsable de la mobilisation du FNDC s’est bel et bien rendu coupable des faits pour lesquels il est jugé.
Le procureur en veut pour preuve des écrits sur la page Facebook du prévenu, ses sorties dans des médias à l’occasion desquelles Foniké Menguè citait et menaçait des personnes qui selon lui sont à la base du changement de la Constitution.
Quant aux faits de provocation directe à un attroupement non armé, suivi d’effet, Mohamed Kaba reconnaît que Foniké Mengué a été arrêté sur une moto. Cependant, il a estimé que le prévenu a été arrêté dans la rue en marge d’une manifestation interdite alors qu’il cherchait à mobiliser pour une marche non-autorisée.
Après les réquisitions du parquet, ce sont les avocats de la défense qui ont pris la parole pour leurs plaidoiries. Pour eux, les faits ne sont pas établis à l’encontre de leur client. « Peut-on parler d’attroupement quand quelqu’un est arrêté seul à moto ? », a interrogé maitre Pépé Antoine Lama. « Foniké Mengué n’est ici à la barre pour aucune menace, encore moins pour communication ou divulgation de fausses informations. Il est là parce qu’il est victime d’un acharnement », a enfoncé Me Thierno Souleymane Barry.
Me Mohamed Traoré va abonder dans le même sens tout en dénonçant ce qu’il appelle les tares de la justice. Tous ont demandé la relaxe pure et simple de Foniké Mengué.
Prenant la parole en dernier ressort, Foniké Menguè a laissé entendre qu’il est victime d’un acharnement, d’une cabale politico-judiciaire à cause de son opposition au 3ème mandat d’Alpha Condé. Il a demandé à la Cour de ne dire que le droit. La décision doit être rendue dans ce dossier le 10 juin prochain.
Sékou Diatéya