
Le procès a débuté à 09H10 (TU) en présence de douze des quatorze accusés, mais sans l’ancien président Blaise Compaoré qui avait pris le pouvoir le 15 octobre 1987 après l’assassinat de Thomas Sankara.
D’abord, ce procès devra faire la lumière sur les événements du 15 octobre 1987 et déterminer notamment la chaîne de responsabilités. « Nous voulons savoir qui a pris la décision, qui a commis l’acte, qui l’a soutenu et pourquoi », résume Céline Bamouni, la fille de Paulin Bamouni, directeur de la presse présidentielle de Thomas Sankara, tué à ses côtés.
Deux grands absents
Dans le dossier de l’instruction, plus d’une soixantaine de témoins ont été entendus. Ils pourront être appelés à la barre. Les accusés devront aussi s’expliquer, ils sont quatorze. Douze seront présents. En revanche, Blaise Compaoré, l’ancien président du Burkina, et Hyacinthe Kafando, soupçonné d’avoir mené le commando fatal à Sankara, seront jugés par contumace. Le premier, réfugié en Côte d’Ivoire, a refusé de se présenter devant la justice. Quant au deuxième, il a disparu depuis 2015.
Tribunal d’exception
Autre problème : c’est un tribunal militaire qui juge cette affaire, car, au moment des faits, les acteurs principaux étaient militaires. Pour Paul Zaïda, coordonnateur national du Cadre d’expression démocratique, une organisation de la société civile, la vérité ne peut émaner d’une juridiction d’exception.
« Un tribunal d’exception obéit à des ordres et à la hiérarchie. Nous savons qu’il y a le commandement, mais il y a aussi le président du Faso, qui est le chef suprême des armées. C’est vrai qu’il ne va pas être présent pendant le procès, mais je pense qu’il aura des orientations à donner. Donc, ça me paraît très difficile qu’il y ait la vérité par rapport à ce dossier Thomas Sankara. »
Source RFI