A mesure que le temps passe les guinéens apprennent peu à peu de l’homme qui, par accident de l’histoire, préside leurs destinées. Le Colonel Mamadi Doumbouya et ses acolytes du CNRD montrent d’eux-mêmes leurs véritables faces chaque jour que Dieu fait. Jamais je n’avais aussi réalisé la véracité du dicton selon lequel <>.
L’homme et sa bande sont arrivés comme des sauveurs. Les multiples déclarations d’intentions de bonnes foi ont trouvé un écho favorable chez bon nombre de guinéens. Nul ne pouvait redouter un leurre avec ces jeunes gens venus tirer le pays d’une situation d’incertitude. Certes on a coutume de dire que la Guinée est un pays des désespoirs. Au moment où ce peuple pense sortir la tête de l’eau, c’est en ce moment qu’on vient lui tirer en profondeur. Mais cette fois on ne pouvait pas imaginer que ce jeune Colonel allait remplacer par le chao la situation d’incertitude qu’il est venu balayer.
Aujourd’hui tous les signaux sont là pour comprendre que la Guinée bascule vers une tyrannie meurtrière. Il oriente la justice contre qui il veut et comme il veut. Ses bulldozers ont marché sur des maisons légalement acquises. Mais lui, le colonel, il n’en a cure lorsque la violation de la loi lui permet de faire du tort à celui dont il ne veut pas voir la tête.
Mais il est établi que celui qui ne respecte pas sa propre parole ; celui qui viole ses propres textes de loi et qui renie son propre serment, ne mérite pas la confiance d’un peuple. Malheureusement c’est cette image qu’affiche aujourd’hui le légionnaire.
Sinon nos textes de loi, à commencer par la charte même de la transition jusqu’aux lois organiques en la matière, reconnaissent et protègent la liberté de manifestation. Mais pour le CNRD de Mamadi Doumbouya, cela est contraire à son agenda caché, son plan déguisé.
Mais le peuple de Guinée est un peuple héroïque. Nous avons bravé et nous en ferons autant contre tout pouvoir dictatorial ici dans notre pays.
La classe politique et les acteurs représentatifs de la société civile ont voulu d’une transition apaisée et réussie. Nos déclarations, nos démarches ici comme ailleurs, ont toutes convergé vers ce but. Nous avons fait preuve de bonne foi pour que vous sortirez par la grande porte. Mais vous nous avez clairement signifié que vous ne méritez rien de tout ça. A nos appels de bonne collaboration vous avez gardé la sourde oreille. À la place du dialogue vous avez préféré la menace et le mépris. A nos mains tendues vous avez réservé des coups de bâton. Vous avez fait de l’arrogance et l’humiliation de l’autre, votre identité remarquable.
Décidément vous ne laissez au peuple de Guinée que le choix de la voie de la résistance. Vous leur avez montré que vous n’obéissez qu’au rapport de force. Nous ne devrions pas en arriver là. Mais vous ne nous laissez malheureusement aucun choix. Un sage a dit un jour que lorsqu’un chef vous exige l’humiliation, il faut lui en servir à satiété.
Diabaty Doré, président du RPR, vice président de L’ANAD