L’opposant sénégalais, toujours en exil, a déposé sa candidature à l’élection présidentielle de février 2024. Des interrogations subsistent sur sa capacité à rentrer au pays.
L’opposant sénégalais Karim Wade, 55 ans, fils et ancien ministre de l’ex-président (2000-2012) Abdoulaye Wade, a déposé dans la nuit de vendredi à samedi sa candidature à l’élection présidentielle de février 2024, a indiqué son mandataire, Maguette Sy. « Nous venons de déposer la déclaration de candidature de notre frère Karim Meïssa Wade », a-t-il déclaré à la sortie du Conseil constitutionnel.
« Je suis heureux de vous annoncer que mon dossier de candidature à l’élection présidentielle du 25 février prochain a été déposé aujourd’hui au Conseil constitutionnel. Un pas de plus, ensemble, vers un avenir meilleur pour le Sénégal », a écrit de son côté l’opposant, qui vit en exil, sur X (ex-Twitter). Son parti, le Parti démocratique sénégalais (PDS), a désigné Karim Wade comme son candidat à la présidentielle du 25 février, désignation qu’il a acceptée de longue date.
Ancienne condamnation
Mais les interrogations subsistent sur les implications légales d’une condamnation ancienne de Karim Wade et sur sa capacité à rentrer au pays. Karim Wade a été condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite. Détenu pendant plus de trois ans, il été gracié en 2016 par le président Macky Sall, et vit depuis en exil, le Qatar étant communément cité comme un de ses lieux de résidence. Sa condamnation l’a empêché d’être candidat à la présidentielle de 2019, remportée par Macky Sall.
L’Assemblée nationale a voté en août une loi rendant son éligibilité à Karim Wade ainsi qu’à une autre figure de l’opposition et ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, à la suite d’un dialogue politique initié par le président Macky Sall et boycotté par une partie de l’opposition. Khalifa Sall, qui n’a aucun lien de parenté avec le président, a été reconnu coupable en 2018 de faux en écriture et d’escroquerie, et condamné à cinq ans de prison. Emprisonné en 2017, il a recouvré la liberté en 2019 après avoir également bénéficié d’une grâce présidentielle.
Avec Jeuneafrique