Afrique : les entreprises turques ont réalisé des projets infrastructurels d’une valeur de 85,4 milliards $ à fin 2023
La politique africaine adoptée par la Turquie depuis 2005 a donné une grande impulsion à son influence sur le continent. Dans le domaine de la construction des infrastructures, ses entreprises y jouent désormais des coudes avec les groupes chinois et occidentaux.
Les entreprises turques ont réalisé 1864 projets d’infrastructures d’une valeur cumulée de 85,4 milliards de dollars en Afrique à fin 2023, selon des données publiées le dimanche 14 janvier 2024 par le Conseil turc des relations économiques extérieures (DEIK).
Les investissements directs turcs sur le continent se sont quant à eux élevés à 10 milliards de dollars, a-t-on ajouté de même source.
Le volume des échanges commerciaux entre la 17e puissance économique mondiale et l’Afrique est par ailleurs passé de 5,4 milliards de dollars en 2003 à près de 41 milliards de dollars en 2022. Selon les premières estimations, ce chiffre aurait atteint 50 milliards de dollars en 2023.
La Turquie a utilisé plusieurs canaux pour accroître sa présence et son influence en Afrique.
Elle a d’abord renforcé ses liens diplomatiques avec les pays du continent, en jouant tantôt sur la fibre de la fraternité musulmane, tantôt sur le registre anticolonialiste. On dénombre en effet 44 ambassades turques en Afrique. Ce qui fait de l’ex-Empire ottoman le quatrième pays le plus représenté diplomatiquement sur le continent après la Chine, les Etats-Unis et la France.
Trois éditions du Sommet économique Turquie-Afrique ont été également organisées, et près de 40 visites officielles de responsables turcs de haut rang ont eu lieu dans divers pays africains sur les vingt dernières années.
La présence turque en Afrique est également militaire. L’armée turque dispense des formations à certaines forces de sécurité africaines, comme c’est le cas en Libye et en Somalie. A Mogadiscio, la Turquie a ainsi construit un centre de formation militaire pour former l’armée somalienne à la lutte contre le groupe extrémiste Al-Shebab.
Ankara est également un important exportateur d’armes, dont les célèbres drones Bayraktar TB2 et les véhicules blindés Kirpi, vers les pays africains.
La Turquie utilise par ailleurs des outils de soft power à l’instar de plusieurs autres puissances engagées en Afrique. La Fondation Maarif, créée par l’Etat, a par exemple ouvert près de 180 écoles dans une trentaine de pays africains alors que des centaines d’étudiants africains sont encouragés chaque année, à travers l’attribution de bourses, à poursuivre leurs études dans des universités turques.
Des organisations religieuses ou humanitaires sont aussi très actives dans la construction de mosquées, d’hôpitaux et de centres de soins.
Source Agenceecofin.com