Après une victoire écrasante ce jeudi 4 juillet lors des élections législatives, le Parti travailliste et son chef Keir Starmer se savent attendus. Et les défis qui attendent le Labour sont nombreux, après 14 années sous gouvernement conservateur. Et même l’économie britannique connaît un léger rebond, l’état des finances publiques ne va faciliter le travail d’un parti qui se montrait ambitieux durant la campagne électorale.
Keir Starmer risque de ne pas avoir le temps de fêter sa victoire tant les chantiers qui l’attendent sont nombreux et les rendez-vous à venir proches, le premier d’entre eux débutant mardi 9 juillet à Washington avec le sommet de l’Otan, même si la politique étrangère du Royaume-Uni ne devrait pas trop changer avec l’arrivée des travaillistes. Keir Starmer a promis de maintenir son soutien à l’Ukraine et d’augmenter les dépenses militaires, ce qui devrait être confirmé dès mardi prochain à Washington.
Sur le plan intérieur, le Labour va s’activer notamment dans le domaine de la santé avec un NHS, le système de santé britannique, aux abois depuis de nombreuses années. L’idée étant notamment de réduire les listes d’attente pour accéder aux soins.
Abroger l’accord sur l’immigration avec le Rwanda
La question de l’immigration sera aussi au centre de l’attention. Keir Starmer a promis d’abandonner immédiatement le projet des conservateurs d’expulser les migrants au Rwanda. Une politique inefficace selon le chef des travaillistes qui souhaitent créer une nouvelle force de sécurité aux frontières alors que le pays atteint des niveaux records en matière d’immigration illégale.
Une économie malmenée
Les travaillistes héritent d’une économie malmenée par une série de crises. À commencer par le Brexit, en passant par la pandémie, pour finir avec la crise de l’énergie et du pouvoir d’achat. Le pays est, certes, sorti de la récession dans laquelle il était tombé fin 2023, l’inflation a ralenti à 2%, et le PIB britannique a progressé de 0,7% en juin.
Mais la dette publique flirte avec les 100% du PIB britannique et le gouvernement a peu de marges de manœuvre. Rachel Reeves, ministre des Finances, la première femme à ce poste dans l’histoire, promet une discipline budgétaire et des hausses d’impôts modérées. La City de Londres se dit prête à aider le gouvernement. Un gouvernement attendu au tournant pour redresser les services publics, notamment la santé, à bout de souffle, et l’éducation.
Rfi.fr