Des violences ont éclaté ce jeudi 16 février 2023, dans le Grand Conakry, mettant aux prises des manifestants pro FNDC aux forces de l’ordre. Selon les organisateurs, au moins deux personnes ont été tuées et une vingtaine de blessés, un bilan que conteste le gouvernement.
De violents affrontements ont opposé des manifestants pro FNDC aux forces de l’ordre, dans le grand Conakry en marge d’une manifestation à l’appel du FNDC, une coalition de partis politiques et de la société civile.
Les échauffourées qui visent à dénoncer la restriction des libertés individuelles et collectives, la libération des détenus « politiques et d’acteurs de la société civile » et un dialogue inclusif, ont été particulièrement violentes sur l’axe le prince généralement acquis à l’opposition. Selon nos constats, dans les quartiers Cosa, Hamdallaye, Bambeto entre autres, le face-à-face entre jeunes manifestants et force de l’ordre a duré toute la journée sur fond de tir de projectiles contre gaz lacrymogènes.
Selon les organisateurs de la manifestation, au moins deux manifestants ont été tués par balle. Il s’agit de Ibrahima Diallo, 16 ans, et Abdul Karim Bah, 19 ans. A cela, s’ajoute des dégâts matériels ainsi que de nombreuses interpellations dans les rangs des manifestants.
A en croire toujours le FNDC, les manifestants arrêtés ont été violentés et battus par les forces de l’ordre dont certains se trouveraient dans un état critique.
C’est le cas d’un jeune du nom de Mamadou Oury Sow qui a été bastonné et jeté en prison à en croire la cellule de communication du FNDC.
Au lendemain de ces échauffourées, Mory Condé, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, a reconnu des blessés, mais n’a fait aucune allusion aux décès évoqués par le FNDC.
Dans une allocution, le ministre a décrit des scènes de « guérilla urbaine » qui ont fait beaucoup de dégâts : « malgré les efforts fournis par le CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement) et le gouvernement, des individus sans autorisation préalable ont organisé une guérilla urbaine dans la nuit du 15 au 16 février dans certains quartiers du Grand Conakry, empêchant les citoyens de vaquer librement à leurs activités quotidiennes », a-t-il déclaré.
Mory Condé a annoncé un renforcement des mesures de maintien de l’ordre et lancé un avertissement aux groupes qu’il considère responsables de troubles :
« Au regard des menaces de plus en plus grandissantes mettant en péril l’intégrité physique des citoyens, nous avons pris la responsabilité légale de solliciter le concours des forces armées pour appuyer les forces de police et la gendarmerie qui étaient en difficulté pour maintenir et rétablir l’ordre public. Les organisations politiques et sociales dont les responsabilités pénales seront établies par la suite des procédures judiciaires par les autorités compétentes, se verront appliquer des sanctions allant de la suspension jusqu’au retrait de leur agrément. », a-t-il conclu.
Bhoye Diallo
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