De nouvelles hausses attendues sur la valeur de l’or

C’est une opportunité pour plusieurs pays africains où sont annoncées de nouvelles découvertes. Des millions d’exploitants artisanaux peuvent accroître leur pouvoir d’achat, et les pays renforcer leur levier financier dans les échanges internationaux.

Plusieurs facteurs convergents suggèrent que la valeur de l’or sur les marchés financiers devrait continuer de progresser, bien au-dessus de son niveau actuel de 2500 $ l’once, un record jamais atteint sur les 30 dernières années. Dans ce contexte, la demande pour ce métal devrait croître, tandis que l’offre progresse à un rythme beaucoup plus lent.

Facteurs économiques influençant l’or

Bien que certains annoncent un déclin du dollar américain, celui-ci reste l’une des principales réserves de valeur dans le monde. De nombreux investisseurs l’utilisent pour générer des revenus. Avec Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine, qui a laissé entendre cette semaine que l’institution pourrait réduire ses taux directeurs, les marchés anticipent déjà cette baisse en cherchant des valeurs refuges pour leurs actifs, l’or étant en tête de liste.

Le métal jaune a toujours été utilisé comme un moyen d’absorber les chocs économiques, les baisses de performance ou la volatilité des marchés. Ces trois composantes sont désormais des réalités constantes, avec des défis socio-politiques en Europe, une croissance mondiale moins vigoureuse, et une liquidité abondante sur l’ensemble des marchés.

Rareté de l’offre

Face à ces facteurs susceptibles d’augmenter significativement la demande, l’offre d’or n’augmente que très lentement. Selon une analyse de S&P Market Intelligence début août 2024, les découvertes d’or entre 2020 et 2023 ne représentent que 0,6 % du total annoncé depuis 1990. Plus de la moitié (57,24 %) des ressources en or actuellement disponibles ont été découvertes entre 1990 et 1999.

« Bien que le nombre de grandes découvertes et la quantité totale d’or continuent de croître chaque année, il est important de noter que la plupart des gisements ajoutés à la liste ont été découverts il y a des décennies et n’ont rempli les critères de réserve, de ressources et de production passée que récemment, à hauteur d’au moins 2 millions d’onces d’or », expliquent les analystes de S&P Market Intelligence. Et d’ajouter : « depuis 2020, seules cinq grandes découvertes ont été réalisées, totalisant 17 millions d’onces d’or, ce qui représente seulement 22 % des 79 millions d’onces d’or supplémentaires ajoutées dans la mise à jour de 2024 ». 

Impacts en Afrique

Ces perspectives seront suivies de près par de nombreux pays africains pour lesquels l’or est une source importante de revenus en devises étrangères, notamment en dollar américain. L’or sert également de levier financier pour mobiliser des capitaux sur les marchés internationaux. Parmi les pays ayant annoncé des découvertes majeures au cours des dix dernières années, le Ghana arrive en tête suivi du Burkina Faso, du Mali, de l’Afrique du Sud, de la Tanzanie et de la République démocratique du Congo.

Dans presque toute l’Afrique subsaharienne, il existe une chaîne de valeur de l’or, principalement en dehors des standards des grandes productions, souvent dans le secteur artisanal ou semi-industriel. Cependant, ces petites productions alimentent des échanges de plusieurs tonnes. L’analyse des données des importateurs montre qu’il y a plus d’or vendu à partir de l’Afrique que n’indiquent les statistiques officielles de certains pays.

Qu’ils soient capturés par les statistiques officielles ou non, les flux de transaction et de production ont souvent un impact direct sur les économies africaines. Les producteurs informels profitent souvent de la hausse des prix pour accroître leur consommation. Pour les pays, cela implique plus de recettes fiscales, un renforcement de la position extérieure et parfois une stabilisation ou une appréciation de la monnaie nationale.

Source : Ecofin