Le Nigeria fait face à des difficultés économiques en raison de l’inflation et de la dévaluation de sa monnaie, le naira. La croissance de l’économie a eu du mal à suivre le rythme de l’augmentation de la population, aggravant la pauvreté, rapporte la Banque mondiale.
Au Nigeria, 47% de la population vit désormais en dessous du seuil de pauvreté international de 2,15 $ par jour. Cette information émane du rapport « Macro Poverty Outlook Country-by-country Analysis and Projections for the Developing World » de la Banque mondiale publié en octobre 2024.
Cette estimation est en hausse par rapport au taux de 38,8% enregistré en 2023. Selon le rapport, cette augmentation est due à l’insuffisance des revenus des travailleurs malgré la baisse de l’inflation annuelle passant de 33,4% en juillet 2024 à 32,15 % en août. Cette situation aurait ainsi entraîné « 14 millions de Nigérians supplémentaires dans la pauvreté en 2024 ».
Depuis plusieurs années, le Nigeria est confronté à des difficultés économiques. Les problèmes de sécurité, une croissance faible ainsi que la hausse de l’inflation ont aggravé la pauvreté et l’insécurité alimentaire du pays le plus peuplé d’Afrique. Les réformes introduites par le président Bola Tinubu pour redresser l’économie, notamment à travers la suppression des subventions sur l’énergie ont impacté le coût de la vie et déclenché des manifestations populaires. En réponse, les autorités ont mis en place des mesures compensatoires, telles que l’augmentation du salaire minimum et la revalorisation des salaires des fonctionnaires.
En début d’année, le gouvernement nigérian a annoncé la relance de son programme de transferts d’argent temporaires et ciblés visant à aider 15 millions de bénéficiaires et leurs familles.
Pour 2026, la Banque mondiale anticipe un taux de pauvreté à 52%. Pour y faire face, l’institution recommande de mettre en place des réformes en vue de protéger les plus pauvres contre l’inflation et d’améliorer les moyens de subsistance par un travail plus productif.