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Manque de cadre règlementaire, faible mobilisation des dividendes de l’Etat : Le ministre Mourana Soumah mise sur une réforme de la gouvernance des sociétés publiques (Par M. Bhoye Diallo)

Fap gaz

Depuis sa nomination en mars 2024, à la tête du ministère stratégique de l’économie et des finances, Mourana Soumah ne cesse d’insuffler une nouvelle dynamique dans le cadre de la gestion des finances publiques et des investissements, promouvoir une gouvernance inclusive, responsable et vertueuse, poursuivre les réformes structurelles, et renforcer la coopération avec les partenaires au développement de la Guinée.

 

Concernant la gouvernance économique et financière par exemple, le ministre Mourana Soumah veut des résultats qui visent à booster la croissance économique, générés des emplois et lutter contre la corruption et les détournements de fonds publics. C’est dans ce cadre qu’en marge de la Revue annuelle des Sociétés Publiques (RASP), récemment tenue à Conakry et dont l’objectif principal est d’évaluer la performance des entreprises publiques et de mesurer leur contribution à l’économie nationale, Monsieur Mourana Soumah a dressé un sévère diagnostic de la gouvernance des sociétés publiques qui jouent un rôle crucial pour le fonctionnement de l’administration et la mobilisation des ressources en faveur de l’Etat.

Manque criard de cadre réglementaire conforme aux normes en vigueur

Lors des travaux de la Revue annuelle des Sociétés Publiques (RASP), qui a réuni des acteurs clés du gouvernement, des experts du secteur public et des responsables des entreprises publiques du pays, Mourana Soumah a déploré le manque de vulgarisation du cadre légal et institutionnel régissant les sociétés d’État. Cela se manifeste par le fait que, très peu de sociétés publiques disposent d’un cadre réglementaire conforme aux normes en vigueur.

« Sur les 40 sociétés d’État recensées, seulement 27 ont des statuts conformes à la réglementation. Cette situation crée une série d’anomalies qui entravent la bonne gestion et la rentabilité des sociétés publiques. D’où l’importance de la mise en place de mesures urgentes pour mettre fin à cette lacune et mettre les sociétés publiques en conformité avec la législation, en particulier la loi L056 », préconise-t-il.

 Faible participation des sociétés publiques à l’économie nationale

L’autre diagnostic révélé par le ministre Mourana Soumah qui constitue de nos jours, une préoccupation majeure, est la situation financière des sociétés publiques, notamment en ce qui concerne leur participation à l’économie nationale. Cette participation se révèle faible en terme de paiement des dividendes dus à l’Etat.

A titre illustratif, seules 7 sociétés publiques ont réussi à verser des dividendes à l’État, pour un total de 1.200 milliards de GNF, soit environ 50 % des recettes non fiscales de l’État. Face à ces chiffres peu reluisants, le ministre a souligné qu’il était impératif de prendre des mesures pour corriger ces contre-performances et améliorer la rentabilité de ces entreprises.

Comparativement à 2023, les dividendes perçus par l’Etat se chiffrent à 693,42 milliards de GNF, soit un taux de réalisation de 62%. Ils proviennent principalement des sociétés mixtes à participation majoritaire (69,66%), des sociétés mixtes à participation minoritaire (19,73%) et des sociétés publiques (10,61%).

En conclusion, pour rendre les sociétés publiques plus compétitives, transparentes et orientées vers une gestion axée sur les résultats, il est indispensable de reformer ces sociétés étatiques en mettant l’accent le respect de la conformité des statuts avec la législation en vigueur, toute chose qui permettra d’améliorer le niveau de paiement des dividendes dus à l’Etat.

Bhoye Diallo

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