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L’or après une année record : entre incertitudes et prévisions haussières pour 2025

Fap gaz

Le marché de l’or a connu une année haussière en 2024, avec une croissance annuelle d’environ 27 %. Si le métal jaune devrait être confronté à d’importants défis à l’horizon 2025, les analystes s’attendent à ce qu’il maintienne cette dynamique ascendante.

Avec une hausse annuelle de 27 %, l’année 2024 a établi des records pour le prix de l’or qui a atteint un nouveau pic historique à 2 790 $ le 31 octobre dernier. Alors que 2025 vient de démarrer, de nouveaux catalyseurs pourraient continuer à stimuler la hausse du prix de l’or, surtout dans un contexte où la stabilisation de l’inflation reste lente, notamment aux États-Unis.

Inflation, renforcement du dollar, quels défis pour le métal jaune en 2025 ?

En 2025, le prix de l’or pourrait de nouveau être sensible à l’évolution de l’inflation et aux décisions macroéconomiques des banques centrales, notamment en ce qui concerne les taux d’intérêt. Notons en effet que la baisse des taux d’intérêt a généralement un impact positif sur le cours de l’or, car favorisant la hausse de la demande du métal jaune sur le marché tandis que des taux élevés ont tendance à diminuer son attrait en favorisant des placements à rendement plus élevé.

Au cours de l’année précédente, on a assisté aux premières baisses des taux dans les grandes économies depuis la pandémie de Covid-19. Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale (Fed) a réduit ses taux à trois reprises, la dernière remontant au mois de décembre. Si ces mesures ont eu le mérite de soutenir le prix de l’or en 2024, il est encore difficile de prédire si la banque centrale poursuivra sur cette lancée en 2025.

D’ailleurs, la FED a récemment fait part de son intention d’adopter une politique beaucoup plus « prudente » au cours des prochains mois. Pour cause, l’économie américaine demeure imprévisible et les objectifs visant un recul de l’inflation vers la cible de 2 % sont encore loin d’être atteints. Dans ce contexte, elle ne prévoit pour l’instant que deux baisses des taux d’intérêt en 2025, alimentant encore plus l’incertitude au niveau des investisseurs du marché de l’or.

Les dernières données américaines qui décrivent un marché de l’emploi relativement stable pourraient aussi soutenir la position de la FED. Dans des propos relayés par Reuters, l’analyste Carl Weinberg de High Frequency Economics explique que la banque centrale des Etats-Unis « ne trouvera aucune raison de se précipiter pour réduire les taux » au vu des conditions actuelles, car « le marché du travail n’en a pas besoin ».

D’un autre côté, les risques liés à un renforcement du dollar américain sous la nouvelle administration Trump sont également au cœur des inquiétudes. En effet, le nouveau locataire de la Maison-Blanche pourrait soutenir la devise américaine en adoptant de nouvelles politiques fiscales et douanières. Par conséquent, l’or pourrait devenir moins attractif pour les investisseurs qui ne ressentiront plus la nécessité de l’acheter pour se protéger contre l’inflation.

Perspectives haussières selon les analystes

Malgré les risques évoqués, plusieurs analystes estiment que le cours de l’or pourrait maintenir sa dynamique haussière en 2025. C’est ce qu’a notamment indiqué le World Gold Council (WGC) dans un rapport publié le 12 novembre dernier, à la suite d’une baisse du prix du métal jaune après la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine. Le WGC expliquait alors que la persistance des tensions géopolitiques au Moyen-Orient et en Ukraine devrait continuer de soutenir la demande de l’or et renforcer son statut de valeur refuge de référence.

L’optimisme du World Gold Council est aussi partagé par d’autres organismes spécialisés qui s’attendent à ce que l’or se négocie à des niveaux élevés au cours des prochains mois. En octobre dernier, la banque britannique HSBC a, par exemple, revu ses prédictions à la hausse pour l’or, annonçant un prix moyen de 2625 dollars l’once en 2025, contre 2105 $ prévu initialement. Il en est de même pour Metals Focus qui table sur un prix record de 3000 dollars l’once pour 2025.

En attendant de voir si ces prévisions se réalisent, notons qu’une hausse du prix de l’or serait probablement bien accueillie par les pays producteurs d’or. Ces derniers pourraient bénéficier d’une hausse des profits, en tant qu’actionnaires de projets aurifères, et d’une augmentation des revenus issus des exportations, à condition que les sites miniers maintiennent leurs volumes de production. Cela vaut par exemple pour les pays africains comme le Ghana, l’Afrique du Sud, le Soudan, le Mali ou encore la Côte d’Ivoire où l’or est un des principaux produits d’exportation.

Avec Ecofin

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