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États-Unis : Donald Trump prévoit l’envoi de migrants sans papiers vers la base de Guantanamo

Fap gaz

Le président américain Donald Trump a publié mercredi un « mémorandum » préparant la déportation de migrants sans papiers – des « criminels » en situation irrégulière, selon lui – vers la base de Guantanamo. Le centre de rétention de migrants évoqué par la Maison Blanche est séparé de la prison à la sinistre réputation.

 

Dans l’une de ses annonces anti-immigration les plus spectaculaires à ce jour, Donald Trump a annoncé mercredi 29 janvier préparer l’envoi de migrants sans papiers vers la base de Guantanamo.

« Je vais signer aujourd’hui un décret demandant aux ministères de la Défense et de la Sécurité intérieure de préparer un centre pour 30 000 migrants à Guantanamo Bay », a déclaré le président américain, en ajoutant qu’il ciblait les « criminels » en situation irrégulière.

Finalement, le texte publié par la Maison Blanche n’est pas un décret mais un « mémorandum ». Il prévoit de porter à « pleine capacité » un centre de rétention de migrants préexistant pour y enfermer « des criminels étrangers présents de manière illégale » sur le territoire américain.

« Sous forme d’acte brutal, le nouveau gouvernement américain annonce la détention à la base navale de Guantanamo, située en territoire cubain illégalement occupé, de milliers de migrants qu’il expulse de force », a protesté sur X le président cubain Miguel Diaz-Canel, soulignant que ces sans-papiers seraient détenus « à côté des prisons connues pour leur torture et leur détention illégale ».

La base militaire de Guantanamo accueille la prison du même nom, créée par l’ex-président George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001 dans le cadre de sa « guerre contre le terrorisme ». Pour de nombreuses ONG, elle est devenue le symbole des dérives de la lutte contre le terrorisme du fait de ses conditions de détention inhumaines et de son recours à la torture.

Développer un centre de rétention de migrants existant

Le centre de rétention de migrants évoqué par la Maison Blanche est séparé de la prison, laquelle compte encore 15 détenus.

Donald Trump a également signé mercredi la première loi votée depuis son investiture le 20 janvier. Ce texte – qui porte le nom de Laken Riley, une étudiante de 22 ans tuée par un Vénézuélien arrivé clandestinement aux États-Unis – prévoit la détention automatique de tout étranger en situation irrégulière s’il a été condamné ou poursuivi pour certains crimes et délits. « Son nom […] vivra à jamais dans les lois de notre pays », a commenté le président américain, qui a promis pendant sa campagne de mettre fin à l’immigration clandestine.

L’immense majorité des 780 détenus de Guantanamo, qui ont d’abord été enfermés dans des cages puis des cellules construites à la hâte, ont depuis été relâchés, certains après plus de 10 ans de détention sans inculpation.

« Ce que vous ne savez probablement pas, c’est qu’il y a déjà là-bas un centre de rétention de migrants. Il existe depuis des décennies. Donc nous allons simplement développer ce centre », a précisé Tom Homan, conseiller spécial de Donald Trump sur l’immigration, lors d’un court échange avec la presse.

En septembre, le New York Times avait révélé que la base militaire était en effet utilisée pour incarcérer certains migrants interceptés en mer.

Avec AFP

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