TRIBUNE-Lutte contre les détournements, et si le CNRD créait un Centre d’Evaluation des Performances et d’Appuis Techniques (CEPAT)
POUR LIMITER LES GRANDS DÉTOURNEMENTS ET RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DE DÉCAISSEMENTS AU NIVEAU DU CIRCUIT FINANCER ET ADMINISTRATIF,
ET SI LE CNRD CRÉAIT UN CENTRE D’ÉVALUATION DES PERFORMANCES ET D’APPUIS TECHNIQUES (CEPAT)
DANS DES SITUATIONS DE BLOCUS OU DES FONCTIONNAIRES ONT APPAUVRI LA GUINÉE PAR LE BIAIS DES GRANDS DÉTOURNEMENTS, NOUS, NOUS PROPOSONS DES SOLUTIONS PEUT-ÊTRE QUI TOMBERONT DANS DE BONNES OREILLES, DANS LE BIEN DU PEUPLE DE GUINÉE.
D’un constat personnel d’analyste, je trouve que les grands détournements dans le pays sont liés au manque des ÉVALUATIONS SÉRIEUSES DES PERFORMANCES ET DES APPUIS TECHNIQUES aux institutions ministérielles qui trament le fonctionnement de l’administration publique guinéenne, et même des EPA.
Beaucoup parmi ces institutions sont souvent reprochés de problème de faible niveau de décaissement. Alors que ce reproche à leur encontre démontre souvent leur manque d’initiative ou même leur incapacité à pouvoir exécuter leurs propres TDR validés par le CNT.
Pour échapper, certains responsables de ces institutions se lancent le plus souvent dans des pratiques massives des sorties d’argent dans les comptes pour financer des projets bidon, moins rentables pour la population et qui sont surtout détournés en grande partie. Ces montants faramineux, détournés ne sortent pas le plus souvent en une seul occasion. Il y a un effet criquet qui se produit et fait sentir mauvaise l’odeur de ces détournements.
Si le CNRD est véritablement engagé à travailler avec des jeunes, alors, il faudrait qu’il prenne des dispositions pour limiter les effets de manque d’expérience de certains et de la non-maîtrise parfaite de la gestion administrative par d’autres. La plupart des ministres et responsables guinéens des grandes institutions étatiques aujourd’hui, sont des jeunes qui chanceux qu’ils sont pour être à ce niveau, devront qu’à même apprendre dans le tas. N’AVIONS-NOUS PAS ENTENDU QU’AVEC LE CNRD, IL N’Y A PAS D’ÉCOLES D’EXPÉRIENCE ?
Ainsi, à mon humble avis, si le Grand Projet est l’organe d’administration et de contrôle des grands projets en Guinée, il est nécessaire voir même impératif, qu’il soit créé un organe de base chargé d’évaluer les performances des différents départements Ministériels, et de leur venir en appui stratégique si toutefois des blocus se font remarquer dans leurs gestions administratives.
EN LE PROPOSANT, JE M’APPUIE SUR TROIS RAISONNEMENTS QUE SONT :
1) Avant son limogeage, l’Ex Premier ministre de la Transition Monsieur Bernard Goumou, s’est chargé sur instruction de son Président, d’approcher les ministères afin de comprendre leurs problèmes liés aux exécutions budgétaires (budget d’investissement). C’est parfois lourd, tout ça pour la primature si une structure spécialisée n’était pas créée à cet effet. La Guinée accumule d’année en année, un retard considérable par rapport à certains de ses pays voisins. Pour renverser cette tendance, il faudrait des conditions de rattrapage qui ne pourront naître que des bonnes stratégies à court, moyen et long termes.
2) Brettons Woods, pour mieux impacter les gestions des gouvernements mondiaux, a créé des institutions à savoir : la Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FM).
Le FMI s’occupe des accompagnements stratégiques et techniques favorisant la bonne gouvernance des pays et la BM s’occupe des grands projets d’infrastructures (la reconstruction ou la construction des pays membres). Mon inspiration est venue de là.
Si l’on se souvient, le plan Marshall en 3 ans (1948 à 1951) a permis la reconstruction de l’Europe avec près de 13 milliards de dollars.
Déjà, entre 1998 à 2020, le budget de la dette en Guinée a varié entre 1,3 milliard et 4,8 milliards d’euros. En 2020, dernière année évaluée, le montant de 4,75 milliards d’euros a été le plus élevé des 22 dernières années. En 2021, ce record a été franchi pour un niveau d’endettement par habitant de 433 €, soit 5,845 milliards de dettes publiques, pour une dette PIB de 39,26 %. C’est pour dire, que la Guinée à elle seule, avec un niveau d’endettement en 2021, égal à 46 % du Plan Marshall, n’est même pas cité parmi les pays émergents et enregistre encore, une certaine vétusté de ses infrastructures publiques. À qui la faute ? Est-ce qu’il faudra accuser les hommes ? Ou bien même, les institutions ?
3) L’arrivée du CNRD a permis un rajeunissement de l’administration publique guinéenne. Mais la majeure partie de ces jeunes administrateurs ont-ils les capacités réactionnaires et relationnelles pour relever le défi de l’évidence ?? Sont ils outillés ?? Ont-ils réellement la notion de la gestion administrative ? Connaissent-ils les vraies aspirations profondes du peuple adaptables à leurs stratégies de développement ?? Sinon, faut-il s’incliner face à l’évidence ? Je dis bien «NON».
Voilà pourquoi, je conseille au CNRD dans sa mission de refondation, de pourvoir un CEPAT (Centre d’Évaluation des Performances et d’Appuis Techniques).
C’EST QUOI LE CENTRE D’ÉVALUATION DES PERFORMANCES ET D’APPUIS TECHNIQUES (CEPAT) ?
Il sera différent d’un ministère ayant pour attribution de gérer les finances publiques comme le ministère des Finances. Il ne sera pas non plus comme le ministère du Plan pour veiller à la mise en œuvre de la politique économique de la Guinée. Il sera plutôt un organe indépendant, rattaché à la Primature pour servir d’interface, qui se chargera de façon régulière, d’évaluer le résultat de l’intervention publique pour savoir, si celle-ci a atteint les objectifs qui lui étaient assignés. Plus largement, cette évaluation visera à la construction d’un jugement sur la valeur de l’intervention publique. Celle-ci se fondant sur ses résultats, ses impacts et les besoins que cette intervention cherche à satisfaire. Bien entendu, elle s’appuiera sur des données empiriques collectées et analysées spécifiquement à cet effet.
Le CEPAT sera une structure, sur laquelle la politique stratégique et de développement de l’Etat s’appuiera. Il produira des outils d’aide au pilotage et à la décision. Son appui sera méthodologique à l’équipe gouvernementale, les départements ministériels à travers eux les démembrements. Le CEPAT réajustera et accompagnera la réflexion stratégique et le suivi des projets transversaux des ministères et du gouvernement.
LES PRINCIPALES MISSIONS DU CEPAT SERONT :
De contrôler les méthodologies de gestion ; de servir d’entrepôt de données ; de favoriser des démarches de qualité ; de conseiller sur les stratégies en organisation ; d’accompagner dans la gestion des projets ; de contribuer aux modèles économiques et aux plans ; d’accompagner aux réponses aux appels à projets, de suivre les partenariats ; d’appuyer les projets en matière de stratégie.
LE CEPAT SERA CONSTITUÉ DE TROIS CELLULES.
- La cellule d’évaluation des performances et des résultats (CEPR),
- La cellule d’aide au pilotage (CAP)
- La cellule d’appui à la stratégie (CAS).
Il travaillera en relation avec d’autres directions, structures et les départements ministériels pour atteindre ses objectifs assignés.
Proposition ouverte à des critiques constructives. L’objectif est d’apporter sa part de soin à notre bébé commun (la Guinée).
Par Mohamed Lamine Camara (MOLAC) Analyste.