
L’ancien Premier ministre civil, limogé fin novembre par les militaires au pouvoir, a affirmé que, par cet acte, ils avaient sonné « définitivement le glas du pacte d’honneur du 24 mai 2021 [avec] le M5-RFP », sa coalition politique.
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L’ancien Premier ministre civil, limogé fin novembre par les militaires au pouvoir, a affirmé que, par cet acte, ils avaient sonné « définitivement le glas du pacte d’honneur du 24 mai 2021 [avec] le M5-RFP », sa coalition politique.
Choguel Kokalla Maïga est l’une des figures du Mouvement du 5-Juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), qui avait pris part à la contestation contre l’ancien président civil malien Ibrahim Boubacar Keïta, finalement renversé par les militaires en août 2020.
Il avait été nommé Premier ministre après un second coup d’État en 2021, avant d’être limogé le 20 novembre 2024, après avoir critiqué la junte dirigée par le général Assimi Goïta. Choguel Maïga a depuis été remplacé par un militaire, le général Abdoulaye Maïga.
Par cet acte, la junte a sonné « définitivement le glas du pacte d’honneur du 24 mai 2021 entre le M5-RFP » et les militaires, a-t-il déclaré samedi 22 février, lors d’une longue conférence de presse. « La rupture est ainsi définitivement consommée », a-t-il affirmé.
Il a notamment invoqué des « arrestations et « détentions extrajudiciaires » contre des membres du M5-RFP, mais également sa mise à l’écart par les militaires de la prise de décision concernant plusieurs sujets comme le maintien de la junte au pouvoir, la nomination de certains responsables relevant de sa tutelle, l’élaboration des budgets annuels…
Choguel Maïga a dénoncé « une sorte de spectre de confusion et d’amalgame » qui plane désormais sur la junte, « avec de véritables et graves risques de remises en cause des acquis ». « Plusieurs actes et comportements qui sont inimaginables pour le Malien lambda, pendant cette transition pourtant dédiée au changement, se découvrent et se manifestent de jour en jour. Et le M5-RFP n’y a jamais souscrit, ni dans sa vision ni dans son approche », s’est-il insurgé.
L’ex-Premier ministre civil a par ailleurs appelé les militaires à « créer les conditions sécuritaires pour la tenue de scrutins crédibles et apaisés, en y associant les forces politiques et sociales ». La junte a manqué à l’engagement qu’elle avait pris initialement sous la pression internationale de rendre le pouvoir à des civils élus en mars 2024. Aucune nouvelle échéance n’est fixée.
Elle a réduit au silence l’opposition par des mesures coercitives, des mises en cause judiciaires, les dissolutions d’organisations, les restrictions à la liberté de la presse et la pression du discours dominant sur la nécessité de faire corps autour d’elle face à une multitude de défis.
(avec AFP)
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