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Liberté de la presse : la cellule de veuille et d’alerte parle de dérapage !

Fap gaz

La Cellule de veille et d’alerte (CVA) dans son souci constant d’œuvrer à la réussite d’une transition inclusive, participative et apaisée, continue d’observer avec une attention particulière la situation sociopolitique du pays.

Ainsi, suite aux développements récents intervenus dans le domaine médiatique et face aux effets sur l’opinion publique et la cohésion sociale, la gestion peu légère de la situation, la cellule de veille et d’alerte décide de vous livrer le contenu de l’observation générale qu’elle a faite de cette situation.

A préciser que ce contenu est une étude synthèse effectuée par la chambre d’analyse de la cellule, sur la base des données récoltées et remontées par l’ensemble des observateurs implantés à la base.

  1. Les Constats suivants ont été relevés :

1- Les légèretés avérées de la Haute Autorité de la Communication (HAC), en tant qu’organe Etatique de régulation du secteur médiatique qui brille par ses lourdeurs, hésitations et des tâtonnements devant des situation d’une particulière gravité.

2- L’inobservance surprenante de la loi organique L/2020/010/AN du 3 juillet 2020 portant attribution, composition, organisation et fonctionnement de la Haute Autorité de la Communication, notamment dans son article 2 alinéa 3 qui dispose que « la Haute Autorité de la Communication doit éviter la manipulation de l’opinion publique à travers les médias » ; et dans son Article 52 alinéa 2, qui dispose que «…la Haute Autorité de la Communication peut, lorsque les dispositions de la loi en matière de communication ne sont pas respectées, prendre les sanctions suivantes :

  • Avertissement ;
  • Mise en demeure ;
  • Suspension ;
  • L’amalgame entre la Loi L/2010/002/CNT du 22 juin 2010 sur la liberté de la presse notamment dans ses articles 2 et 3, relatifs aux supports pris en charge dans la loi susvisée et la loi L/2016/037/AN du 28 juillet 2016sur la Cybersécurité et la protection des données à caractère personnel qui interdit la diffusion d’allégations mensongères par les journalistes à travers un support informatique comme les réseaux sociaux par exemple. Cela les expose à des poursuites judiciaires sur la base de ce Code du numérique dans la mesure où celles-ci portent atteinte à la sûreté de l’Etat, à l’intérêt national et à la cohésion sociale ;
  • Le silence total face aux injures et diffamations proférées par des citoyens guinéens établis en dehors du pays et relayées par les médias. Ces injures sont de nature à porter atteinte à l’honneur et à la dignité des personnalités du pays telles que le Président de la Transition, le Président du Conseil National de la transition, le Ministre de l’administration du Territoire et de la Décentralisation, le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, et autres citoyens ;
  • L’indifférence de la Haute Autorité de la Communication (HAC) face aux dérives verbales et attentatoires à la sécurité intérieure de l’Etat ;
  • La non vulgarisation des Lois organiques sur la liberté de la presse par la HAC au profit d’un Code déontologique n’ayant aucun caractère contraignant sur les médias et ses usagers ;
  • L’insouciance des organisations patronales et groupements corporatifs des médias face à ces dérapages récurrents dans la presse nationale et les réseaux sociaux par leurs organes et journalistes membres.

Au regard de ce qui précède, la Cellule de Veille et d’Alerte en appelle au sens élevé de responsabilité, de professionnalisme et de rigueur de la Haute Autorité de la Communication, des Associations des journalistes, des organisations patronales des médias et des divers partenaires du secteur de l’information et de la Communication du pays, et recommande ce qui suit.

  1. Recommandations :
  • A la Haute Autorité de la Communication de :
  • Faire valoir l’article 16 de la loi susvisée, relatif à la plénière de la HAC comme le seul organe de prise de décision, de même que les articles 2 alinéa 3 et 52 alinéas 2 de ladite Loi organique ;
  • Rappeler aux médias les sources inaccessibles relatives à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat, ainsi qu’à l’honneur et à la dignité des personnes ;
  • Sensibiliser les médias sur la nécessité impérieuse de contribuer au maintien ou au rétablissement l’ordre public et l’unité nationale à travers des attitudes républicaines ;
  • Vulgariser les Lois organiques sur la liberté de la presse.
  • Aux organisations patronales et groupements corporatifs des médias guinéens de :
  • Informer, former, éduquer et sensibiliser leurs membres et leaders d’opinion, les personnalités diverses, intervenant dans leurs médias sur les secrets protégés par la loi, la sauvegarde de l’ordre public et des exigences de l’unité nationale ;
  • Vulgariser la loi sur la liberté de la presse et la loi sur la Cybersécurité par l’information, la formation, l’éducation et la sensibilisation des journalistes et partenaires des médias.
  • Aux partenaires Techniques et Financiers de :
  • Poursuivre leur appui à la professionnalisation des journalistes guinéens.
  • Au Ministère de l’Information et de la Communication, d’user pleinement de sa tutelle sur la Haute Autorité de la Communication dans le but de l’amener à jouer son rôle conformément aux textes qui régissent le secteur médiatique.

La cellule de veille et d’alerte continue d’observer l’atmosphère socio-politique du pays et délivrera d’autres rapports sur chaque fait et étape majeurs de la conduite du processus pour une transition apaisée et réussie garantissant l’Etat de droit, le vivre ensemble pacifique et la démocratie effective en Guinée.

Fait à Conakry, le 16 aout 2022

Pour la Coordination Nationale de la Cellule de Veille et d’Alerte

Ange Gabriel HABA

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