La croissance rapide prévue en Afrique de l’Est sera essentiellement tirée par des dépenses publiques élevées, des investissements stratégiques dans les infrastructures et des efforts continus en matière de modernisation de la production agricole et de stimulation de la productivité dans le secteur des services.
L’Afrique de l’Est devrait être la sous-région du continent qui connaîtra la croissance la plus rapide en 2024 et en 2025, selon le rapport « Perspectives économiques en Afrique 2024 » publié ce jeudi 30 mai par la Banque africaine de développement (BAD).
Cette sous-région, qui couvre 13 pays (le Burundi, les Comores, Djibouti, l’Ethiopie, l’Erythrée, le Kenya, le Rwanda, les Seychelles, la Somalie, le Soudan du Sud, le Soudan, la Tanzanie et l’Ouganda) devrait enregistrer une croissance économique moyenne de 4,9 % cette année et de 5,7 % l’année prochaine, a-t-on précisé de même source.
Ces taux seront atteints, malgré des contractions probables du PIB du Soudan et au Soudan du Sud, sous l’effet du conflit en cours dans le premier pays.
La croissance projetée du PIB de l’Afrique de l’Est sera essentiellement tirée par « des dépenses publiques élevées et des investissements stratégiques dans les infrastructures visant à améliorer la connectivité intérieure et à faciliter le commerce avec les pays voisins, couplés à des efforts continus pour moderniser la production agricole et stimuler la productivité dans le secteur des services », explique le rapport.
L’Afrique de l’Ouest devrait enregistrer une croissance de 4,2 % cette année et de 4,4% l’année suivante. Viennent ensuite l’Afrique centrale (4,1 % en 2024 et 4,7% en 2025) et l’Afrique du Nord (3,6 % en 2024 et 4,2% en 2025).
L’Afrique australe devrait, quant à elle, rester à la traîne avec une croissance de 2,2 % cette année et de 2,7% l’année prochaine.
Le rapport indique en outre que la croissance économique devrait atteindre une moyenne de 4% à l’échelle continentale cette année et l’année prochaine (3,7% en 2024 et 4,3% en 2025), soit près d’un point de pourcentage de plus que le taux enregistré en 2023 (3,1%). Cela permettra au continent de conserver sa place de deuxième région du monde affichant la croissance la plus rapide après l’Asie.
Environ 40 pays africains afficheront cette année une croissance plus élevée que celle enregistrée en 2023. 17 économies du continent devraient enregistrer une croissance de plus de 5 % en 2024, et ce nombre pourrait passer à 24, l’année suivante.
La BAD a fait remarquer dans ce cadre que les principaux risques qui pèsent sur les perspectives de croissance des économies africaines sont les pressions inflationnistes persistantes et l’éventuelle hausse des cours des matières premières. Celle-ci pourrait déclencher une nouvelle vague de hausses des prix des produits de première nécessité dont les denrées alimentaires, compromettre le recul de la pauvreté et retarder l’assouplissement monétaire.
Les chocs climatiques constituent également un risque majeur pour la reprise économique sur le continent, avec une tendance haussière des événements météorologiques extrêmes tels que les inondations et les vagues de sécheresse. A ces risques s’ajoutent les tensions géopolitiques mondiales, les conflits régionaux et l’instabilité politique qui prévaut dans plusieurs pays du continent.
Source Agence Ecofin