Quelque 9 millions de Rwandais sont appelés aux urnes lundi pour des élections législatives et présidentielle promises au tout-puissant président Paul Kagame, qui dirige le pays depuis la fin du génocide des Tutsi en 1994, et son parti le Front patriotique rwandais (FPR).
Les Rwandais sont appelés aux urnes lundi 15 juillet pour des élections présidentielle et législatives à l’issue desquelles le président sortant, Paul Kagame, devrait prolonger son règne à la tête du pays d’Afrique centrale.
Les 2 433 bureaux de vote ont ouverts à 7 h (5 h MT) et fermeront à 15 h (13 h GMT).
Le décompte des voix commencera dès la clôture et des résultats partiels seront communiqués au fur et à mesure du dépouillement, jusqu’à l’annonce de résultats provisoires le 20 juillet, a indiqué à l’AFP une source au sein de la commission électorale. Les résultats définitifs seront proclamés le 27 juillet 2024.
Mais le scénario semble connu d’avance. La présidentielle oppose les trois mêmes candidats qu’en 2017, quand le chef de l’État sortant l’avait emporté avec 98,79 % des voix face au leader du seul parti d’opposition autorisé Frank Habineza (0,48 %) et à l’indépendant Philippe Mpayimana (0,73 %).
Paul Kagame, 66 ans, tient fermement les rênes du pays depuis qu’il a renversé en juillet 1994, avec la rébellion du FPR, le gouvernement extrémiste hutu instigateur du génocide qui a fait selon l’ONU 800 000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi.
D’abord vice-président et ministre de la Défense mais dirigeant de facto du Rwanda, Paul Kagame en est officiellement le président depuis 2000, élu par le Parlement après la démission de Pasteur Bizimungu, puis à trois reprises au suffrage universel (95,05 % en 2003 – 93,08 % en 2010 – et 2017).
Opposition muselée
Il jouit d’une forte popularité pour avoir relevé le pays, exsangue au sortir du génocide et aujourd’hui présenté par certains dirigeants occidentaux et africains comme un modèle de développement.
Sa solide croissance (7,2 % de moyenne entre 2012 et 2022) s’est accompagnée d’un développement d’infrastructures (routes, hôpitaux…) et de progrès socio-économiques, notamment dans le domaine de l’éducation et de la santé.
Mais il est aussi accusé de museler les voix critiques du pouvoir.
Législatives synchronisées
Pour la première fois, la présidentielle est couplée avec les législatives. Plus de 500 candidats briguent les 80 sièges de la Chambre des députés.
Les électeurs en éliront 53 directement. Actuellement, le FPR compte 40 sièges sur 53 et ses alliés 11 (Parti social-démocrate, Parti libéral, Parti social Imberakuri). Le Parti démocratique vert de Frank Habineza a deux députés.
Les 27 autres sièges sont réservés par quotas aux femmes, aux jeunes et aux handicapés.
Ils seront attribués mardi à des candidats ne se présentant sous aucune bannière partisane : 24 femmes seront élues par les conseillers municipaux et régionaux, deux jeunes par le Conseil national de la jeunesse et un handicapé sera désigné par la Fédération des associations des handicapés.
Avec AFP