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Au Gabon, les électeurs appelés à voter au sujet de la nouvelle Constituti

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Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes, samedi au Gabon, pour permettre aux électeurs de se prononcer sur le projet de nouvelle Constitution. Une étape présentée par le régime du général Brice Oligui Nguema comme « un tournant majeur » après le putsch d’août 2023.

 

Un « tournant majeur » au Gabon après le putsch d’août 2023. C’est ainsi que le régime du général Brice Oligui Nguema présente son projet de nouvelle Constitution, pour lequel les électeurs sont invités à se prononcer samedi 16 novembre.

« Au niveau de la Constitution, je n’ai pas tout regardé mais j’ai surtout confiance en la personne. Je souhaite voter ‘oui’ pour encourager le chef de l’État », déclare Louembe Tchizinga, un chauffeur de taxi de 45 ans rencontré par l’AFP au centre de Libreville.

« Je fais confiance au président pour valider un texte bien pour le pays », assure pour sa part Nathalie Badzoko, une fonctionnaire de 33 ans qui n’a « pas lu l’intégralité du texte » et ses 173 articles.

Au lycée Leon Mba, comme dans d’autres centres de Libreville, la capitale, le vote a commencé avec retard, les bulletins verts pour le ‘oui’ et rouge pour le ‘non’ étant encore en cours de distribution à l’ouverture, à 7 h, a constaté l’AFP.

La télévision d’État Gabon 24 a elle même décalé d’une heure son émission spéciale sur « le jour le plus attendu », en diffusant dans l’intervalle des reportages sur les activités du chef de l’État et des spots officiels sur le calendrier de la transition, devant aboutir, après l’adoption de la nouvelle loi fondamentale, à la tenue d’une élection présidentielle en août 2025.

Une nouvelle Constitution avec un régime présidentiel au pouvoir exécutif fort

Dominée par la propagande officielle, la campagne ouverte début novembre a été marquée par de vifs débats. Les opposants au texte dénoncent un texte taillé sur mesure pour le nouvel homme fort du pouvoir, ses partisans disent qu’il faut aller de l’avant en votant ‘oui’.

Pour les médias locaux, le taux de participation est le principal enjeu de la consultation.

Pour motiver les électeurs, le pouvoir a multiplié les appels au vote dans les médias, sur les réseaux sociaux et sur les panneaux d’affichage. À la dernière minute, deux jours de congés ont été accordés en amont du scrutin et des changements dérogatoires de bureau de vote autorisés pour « limiter les aléas liés aux transports et à la météo » en saison des pluies.

Le projet de nouvelle loi fondamentale consacre, entre autres, un mandat de sept ans renouvelable une seule fois, avec un régime présidentiel au pouvoir exécutif fort, sans Premier ministre mais avec un vice-président nommé par le chef de l’État, et un pouvoir de dissolution de l’Assemblée nationale.

Le projet de nouvelle Constitution impose au candidat à la présidentielle d’être exclusivement Gabonais, né d’au moins un parent gabonais de naissance et marié à une personne gabonaise – des conditions assouplies après une première mouture se limitant aux seuls Gabonais nés de deux parents gabonais.

Les ambitions présidentielles du général Oligui

Un alinéa non inscrit dans la liste des dispositions intangibles interdit au conjoint ou aux descendants du président de se porter candidat.

Les 2 835 bureaux du pays doivent rester ouverts jusqu’à 18 h (17 h GMT), avant dépouillement et centralisation des résultats au ministère de l’Intérieur chargé de superviser le processus.

Si la Constitution est adoptée, la prochaine étape sera la tenue d’une élection présidentielle, actuellement prévue en août 2025, pour mettre un terme définitif à la transition née du putsch qui a mis fin aux 55 ans de règne de la dynastie Bongo.

Le général Oligui a promis de rendre le pouvoir aux civils, mais il ne cache pas ses ambitions présidentielles en promettant aussi un « essor vers la félicité » à ce pays à la fois riche en pétrole et lourdement endetté. « Nous sommes là pour construire le pays et ce pays on va le construire ensemble », a-t-il déclaré vendredi en inaugurant un marché à Libreville.

Le ministère de l’Intérieur assure avoir pris toutes les dispositions pour « garantir la plus grande transparence », notamment en invitant des observateurs internationaux – écartés lors de la présidentielle d’août 2023 qui avait conduit à la réélection d’Ali Bongo puis à sa destitution, après des accusations de fraude électorale et de détournement de fonds publics.

Avec AFP

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