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Guinée: la crise des libertés doit interpeller la conscience collective (Par Alseny Sall)

Fap gaz

A l’occasion de la journée internationale des droits de l’homme, je voudrais rappeler que les droits humains sont des droits dont chacun de nous peut se prévaloir sans considération de race, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique, d’appartenance ethnique et sociale. Leur respect requiert une vigilance accrue et constante de notre part à l’égard de nos autorités ce, à tous les niveaux car c’est sur elles que pèsent les obligations de les garantir, respecter, faire respecter et réalisés.
Nous devons constamment être vigilant pour exiger le respect de nos droits car une fois acquis, il y a toujours des risques de retour en arrière et des remises en question de leurs jouissance et exercices par nos dirigeants ce, pour moult raisons !  La situation de notre pays, la république de Guinée est illustrative à ce sujet aujourd’hui.

Qui pouvait imaginer que ceux-là même qui nous avaient promis la liberté le 05 septembre 2021 dans un contexte de crise de nos libertés allaient nous conduire à la situation actuelle dans laquelle nous vivons aujourd’hui se traduisant par une volonté manifeste de taire toutes les voix dissonantes et critiques sur la gestion de la transition censé nous ramener vers un ordre Constitutionnel où nos dirigeants sont choisis par le peuple, unique souverain !

Nos dirigeants actuels sont en train de créer un très mauvais précédent en matière des droits de l’homme dans notre pays ! Depuis l’avènement du processus démocratique chez nous, nous n’avons jamais atteint un tel niveau des crises de nos libertés, notamment en matière de liberté de la presse qui est un des piliers fondamentaux de l’État de droit et de la démocratie. Que dire de ces pratiques avilissantes de kidnapping et de disparitions des voix critiques sous le regard d’une justice annoncée pourtant comme étant désormais la boussole qui allait guider tout citoyen guinéen !

A ce niveau s’il faut saluer les prises de positions du Barreau de Guinée pour dénoncer de telles pratiques qui violent les principes les plus basiques notre législation pénale, il faut quand même s’interroger sur le silence ou mutisme de nos magistrats qui constituent le dernier rempart pour la protection de nos droits et libertés. Nos magistrats devraient comprendre qu’aussi longtemps qu’ils ne prendront pas leurs responsabilités que leur consacrent nos lois pour garantir nos droits et libertés, la situation ne risque pas d’évoluer.
Au-delà, la crise des libertés que nous vivons actuellement doit interpeller la conscience collective car la Guinée et les guinéens méritent mieux.
Alseny SALL, acteur de la société civile

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