On ne peut comprendre l’institutionnalisation de la tyrannie par le régime Condé sans prendre en considération le rôle que jouent certains subalternes dans le maintien des dispositifs de la répression et de la déshumanisation du peuple de Guinée. Ces subalternes, rompus dans l’art du déni, ont renoncé à tout idéal d’humanité en faisant de leur personne l’instrument des passions meurtrières et destructrices du tyran guinéen. Dominés par l’esprit du lucre et la tyrannie d’éphémères privilèges, ils se sont donnés en offrande à la volonté arbitraire d’un dictateur devenu esclave d’un désir insatiable du pouvoir. L’histoire nous montre en effet que la prospérité d’un système tyrannique tient moins au pouvoir du chef qu’à la capacité de ses laquais à travestir le réel, à présenter le mal sous le visage du bien, à renforcer auprès du chef la conscience fausse d’un faiseur de paix et d’un homme épris de bonté pour son peuple. Ce processus d’inversement de la conscience et le déficit du jugement moral qui l’accompagne sont très exactement ce qui est à l’œuvre lorsque « les laquais » présentent le président élu du peuple, Cellou Dalein Diallo, comme un pourvoyeur de la haine, alors que celui qui a usurpé le pouvoir, Alpha Condé, est érigé au rang de faiseur de paix et un défenseur des valeurs démocratiques. Même les auxiliaires de Staline n’auraient pu faire mieux !
Une conscience brouillée par le mal
Lorsqu’on vit des bénéfices de la tyrannie et des dividendes de la criminalité politique comme le font ces laquais, la sphère de l’anormal s’élargit jusqu’à parvenir à une confusion totale entre le juste et l’injuste, la violence et la paix. C’est ce que l’on appelle le délitement de la conscience morale, qui prend la forme d’éloges à l’endroit de Alpha Condé qui a transformé la Guinée en un désert où règne impitoyablement la folie du pouvoir. Pour ces valets du roi, le président légitimement élu, Cellou Dallein Diallo, serait un ennemi de la démocratie et de la paix. Quant au satrape Condé, il serait porteur des vertus de la conciliation, du dialogue et de la paix. Alors même que le tyran guinéen est discrédité au niveau international et sous-régional, ils le présentent comme un « homme respecté » par ses pairs. Or, nul besoin d’arguments pour dire le contraire.
Une atmosphère concentrationnaire
Il suffit simplement d’ouvrir les yeux et d’accepter de voir le réel tel qu’il se donne à voir, d’accepter donc que 2 et 2 font quatre : aux élections de 2010,
C’est sur fond de violence verbale et physique, d’ethnocentrisme assumé et décomplexé que Alpha Condé a usurpé le pouvoir au deuxième tour de l’élection – Il a fallu la sagesse du président élu, CDD, pour éviter un embrasement général du pays et un conflit interethnique ; qu’il s’agisse de l’organisation des législatives en 2013 jusqu’au coup de force constitutionnel de 2020, en passant par les dialogues inter-guinéens ( 2013, 2015, 2016, 2018 ), le dictateur Condé a toujours fait preuve d’un esprit antidémocratique et d’une incapacité intellectuelle et politique à promouvoir le bien commun ; de 2010 à 2021, c’est au prix de la répression et de la corruption que le RGP et son tyran ont conservé illégitimement le pouvoir politique. On pensait les horreurs du Camp Boiro derrière nous, mais c’est par les camps de la mort de Soronkoni et de la Maison centrale que les souvenirs tragiques du passé se sont invités aux pensées d’une population déjà martyrisée par dix années de médiocrité politique et économique.
Depuis le coup d’État du 18 octobre 2020, Alpha Condé et ses auxiliaires confisquent le pouvoir en généralisant la terreur et la politique du couperet, pensons aux Roger Bamba, morts en prison, et aux 47 autres citoyens abattus lors des violences post-électorales ?
Ces faits, objectivement documentés, auraient-ils échappé à ces défenseurs zélés de la dictature? Faudrait-il justifier cette négation de la réalité par le fait que leur maître ne gouverne pas des hommes mais des tortues qu’il faut brutaliser pour qu’elles avancent ?
Au lieu de faire la leçon au président élu CDD, les laquais auraient-ils le courage, un jour, d’avoir un mot, une pensée, pour ceux qui sont morts dans les geôles du dictateur ou abattus alors qu’ils exerçaient un droit constitutionnel, celui de manifester dans les rues et sur les places publiques? Savoir reconnaître le mal, c’est déjà un pas dans la définition de soi comme un être humain.
L’état désastreux de nos infrastructures, l’insalubrité insoutenable de la capitale et des grandes villes de notre pays, la colère de la jeunesse de la haute Guinée déçue par les promesses non tenues, l’instrumentalisation de l’ethnie et l’effritement de l’unité nationale, le recul de la démocratie et des droits humains dans notre pays, suffisent pour illustrer la tragédie que sont les dix ans de gouvernance Condé.
Le président élu Cellou Dalein Diallo n’a rien à se reprocher. Il attend du tyran et de ses courtisans un sursaut de conscience pour lui restituer son pouvoir afin qu’il engage l’édification d’une Guinée juste et démocratique où l’égalité des chances est garantie, une Guinée affranchie de la tyrannie des volontés individuelles, d’où disparaîtront à jamais les criminels politiques et leurs auxiliaires.
Conakry, le 03 août 2021
LA CELLULE DE COMMUNICATION DE L’UF
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