Le marché de madina de par l’importance du trafic de commerce, demeure le plus grand pool économique de la capitale. Mais le manque de place et d’espace pour une certaine catégorie d’agents économiques notamment les marchands étalagistes et autres vendeurs demeurent un véritable problème. Ces derniers pour pouvoir écouler leurs marchandises, envahissent les voies publiques obstruant la circulation.
Illustration avec le pont de madina près de la pharmacie centrale qui est de nouveau envahi par les marchands. En dépit de leur déguerpissement des lieux, il y a quelques mois, ils règnent aujourd’hui en maître des lieux au vu et au su des agents du gouvernorat de la ville de Conakry et des responsables direct du marché visiblement impuissant face au phénomène.
Des causes de l’envahissement des lieux
Dans le souci de comprendre pourquoi ces marchands reviennent sans cesse occupés le pont, nous avons fait une sorte d’immersion sur place. Fanta condé vend du miel sur le pont, pour elle l’envahissement des lieux est dû à un manque de place dans le marché « Nous sommes assis ici par manque de place dans le marché. Sous le soleil ou la pluie, nous sommes là pour chercher de quoi vivre. Nos maris sont morts et nous avons des enfants à nourrir. Et nous payons les taxes au niveau des responsables du marché. Nous sommes conscients des dangers mais où aller ? » a-t-elle déclaré.
Cette autre dame qui a requis l’anonymat évoque la cherté des places dans le marché a indiqué:
« cela fait la 3eme fois que moi je reviens sur le pont après que les gendarmes sont venus déguerpir les gens ici l’année passée. Mais que voulez-vous qu’on fassent ? les places dans le marché sont chères, la location varie entre 3 à 5 millions par mois avec une avance conséquente. Donc c’est difficile pour nous d’être à l’intérieur du pays » a indiqué cette dame.
Envahissement des voies publiques, quelles conséquences ?
L’envahissement des voies publiques a des conséquences sur les occupants. Ils sont souvent exposés aux risques d’accidents, comme ce fut le cas il y a récemment du côté du marché entag dans la commune de matoto. Le conducteur d’un camion qui a perdu le control de son engin a fait plusieurs morts et des blessés. Fanta Condé est consciente de ce danger auquel elle tout comme les autres sont exposés « je sais que nous ne sommes pas à l’abri des accidents de circulation. Il y a des engins qui quittent la route et qui font des dégâts et même des morts. Mais ont n’a pas le choix. C’est grâce à ce commerce de miel que je parviens à entretenir mes enfants » souligne-t-elle.
Une autre conséquence de l’occupation de la chaussée, c’est les bouchons et autres blocages de la circulation. Ce n’est un secret, les embouteillages sont récurrents dans la capitale. Les usagers s’en plaignent et ne savent plus à quel saint se vouer. En dépit, du travail des agents de la policière routière, la situation perdure et le comportement des chauffeurs indélicats, le manque de route et les panneaux de signalisation ne rendent pas les choses simples.
Quelles solutions pour s’en sortir ?
L’Etat a sa part de responsabilité dans l’occupation sauvage des voix publiques. Toutes les opérations de déguerpissements menées jusqu’ici aux frais du contribuable se sont soldées par un échec en termes notamment de suivi de la mesure d’interdiction d’occuper les voies publiques.
Pour s’en sortir, l’Etat doit construire des marchés et y rendre l’accès accessible aux marchands qui se plaignent souvent du prix élevé de la location des boutiques. Ensuite, l’Etat doit mettre des gardes fous pour dissuader les marchands d’occuper les voies publiques, construire des routes et les équipées de panneaux de signalisations.
M.Bhoye Diallo