Arrestation d’opposants (FNDC) en période de COVID-19 : Un déséquilibre pas trop galant !

Cette lutte nous l’observons, nous la vivons et nous la subissons. Elle n’est pour nous ni un conte de fée, ni une légende encore moins une fable. S’ils ont eu le courage de vous résister soleil au front, ayez la grandeur de ne pas les chiper pendant qu’ils observent la mi-temps.

Le FNDC en dépit de toutes les difficultés (intimidations, arrestations, persécutions, emprisonnements et même assassinats de ses militants) a ouvertement lutté contre les élections législatives et le référendum du 22 mars 2020, prônées et tenues par le régime d’Alpha Condé malgré les multiples contestations citoyennes. Des élections qui outre la division sociale et les morts d’hommes qu’elles ont engendrées à Conakry et dans les villes de l’intérieur, ont fortement contribué à propager la Covid-19 dans le Pays.

Alors, c’est à la fois antidémocratique, indigne et irresponsable qu’en cette période de pandémie où le monde entier s’active à lutter contre le Coronavirus qui fait déjà plus de 300.000 morts, que les autorités guinéennes à travers la Direction Nationale de la Police Judiciaire, continuent de traquer, d’enlever, d’arrêter et d’emprisonner les opposants au <<troisième mandat>>.

Oumar Sylla (Fonike Mangue) responsable de la mobilisation, Saikou Yaya Diallo responsable juridique, Cécé Loua coordinateur (FNDC Nzérékoré), ainsi que plus d’une vingtaine de militants du Front National pour la Défense de la Constitution croupissent en prison sans jugement et généralement pour des charges non justifiées.

Le plus marrant est que tous ou la plupart ont été interpellé dans des conditions obscures, qui ne sont justes et respectueuses des lois que pour leur parrain, le Commissaire Fabou Camara et ses alliés.

Ces activistes comme tous les autres prisonniers sont plus que jamais exposés à la maladie du Covid-19. Plusieurs cas de décès liés au nouveau Coronavirus sont déjà enregistrés à la Maison Centrale de Conakry. Avec le surpeuplement de la population carcérale, les détenus risquent gros. C’est pourquoi d’ailleurs un centre de traitement vient d’être inauguré dans ce centre.

Je crois qu’avec la résistance citoyenne et la farouche opposition du FNDC et de ses militants, à la veille, pendant et après le double scrutin contesté, ont fait comprendre au pouvoir d’Alpha CONDÉ, qu’il avait de vrais leaders en face. Car, au vue des actions, le pouvoir a réalisé pertinemment que c’est par la lame qu’il tenait le sabre.

L’apparition de la pandémie et le mois de ramadan semblent être les facteurs qui maintiennent jusque-là le pouvoir actuel, sinon l’ouragan populaire aurait procédé au nettoyage du système.

C’est peut-être pour ça que les autorités guinéennes comptent visiblement profiter de cette période de pénitence et de trêve pour kidnapper et maintenir en prison ceux qui lui donne du fils à retordre depuis le début de la lutte le 3 avril 2019. L’objectif étant de faire taire toute voix discordante à la leur.

En région une cascade d’arrestations des opposants a été enregistré à Nzérékoré, où une quarantaine a été transféré à Kankan fin avril, mais aussi un peu partout à travers le pays.

Chères autorités retenez ceci, il est lâche de s’attaquer à un adversaire en période de trêve. Surtout que c’est pour la bonne cause. Et vous avez appelé à l’union sacrée contre COVID-19,  donc méditez-en.

Vous n’êtes pas éternelles et vos actes sont pyrogravés dans le livre d’histoire de la République de Guinée.

Abdoulaye Sadio Diallo, journaliste-activiste 

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