Réunis à Accra, dimanche 30 mai, à la suite du nouveau coup de force des militaires maliens, les pays membres de la Cédéao ont décidé de suspendre le Mali, a déclaré l’un des chefs d’État présents à l’envoyé spécial de RFI. Mais il n’y aura pas de sanctions économiques.
« Après de longues discussions, les chefs d’État et de gouvernement ont décidé de suspendre le Mali des institutions de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) », ont précisé dans un communiqué les dix chefs d’État présents lors du sommet de la Cédéao à Accra, ce 30 mai 2021.
Le Mali ne pourra plus, jusqu’à nouvel ordre, assister aux sessions des chefs d’État, aux Conseils des ministres ou encore aux sessions du Parlement de l’institution sous-régionale.
Lignes d’action
Le sommet avait pour but de définir les lignes d’action pour la transition. Deux choses à retenir : la première, c’est que les chefs d’État ont fermement condamné ce récent coup d’État qui, selon le communiqué final, est « une violation des décisions prises lors du sommet extraordinaire qui s’est tenu à Aburi, au Ghana, le 15 septembre 2020 » et une violation de la charte de la transition. D’ailleurs, Assimi Goïta, qui était dans la capitale ghanéenne, n’a pas pris part au sommet.
Deuxième chose : suspendu de toutes les instances de la Communauté, le Mali se retrouve maintenant isolé au sein de la Cédéao. La conférence des chefs d’États a demandé le respect strict du calendrier de la transition. Un Premier ministre civil va être nommé avec un gouvernement inclusif, pour poursuivre le programme de transition.
Fixer le cap
Mais aucune sanction économique n’a été prise, et le colonel Assimi Goïta reste à son poste. Il s’agit donc d’une semi-victoire sur le plan sous-régional. Le colonel revient plutôt satisfait de son séjour à Accra. Mais très rapidement, il devra prendre la main pour fixer le cap.
Seul un vaste rassemblement de toutes les forces vives peut permettre de conjuguer les efforts pour y parvenir. Surtout quand on sait que l’administration est absente sur plus de la moitié du territoire national. Le nouveau président de la transition doit également faire face à la crise sécuritaire.
Le front social est également une autre « patate chaude ». L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a suspendu sa grève, mais a toujours en poche ses revendications.
Source RFI