Au Soudan, l’armée dénonce une tentative de coup d’État

Un groupe aurait tenté de prendre le pouvoir lundi lors d’un putsch visant le gouvernement de transition, a annoncé l’armée soudanaise mardi. Une tentative de coup d’État menée par des partisans du président déchu Omar el-Béchir Béchir, selon Khartoum.
Le Soudan a échappé à une tentative de coup d’État, lundi 20 septembre, a annoncé mardi l’armée dans un communiqué lu à la télévision nationale, précisant que les autorités maîtrisaient la situation. Selon Khartoum, des partisans du président déchu Omar el-Béchir Béchir en seraient responsables.
Mohamed al Faki Suleiman, porte-parole du Conseil de transition dirigeant le pays, a déclaré à Reuters que la tentative de putsch avait eu lieu lundi et que les interrogatoires des suspects allaient bientôt débuter. Selon une source gouvernementale ayant requis l’anonymat, les putschistes ont notamment tenté de prendre le contrôle de la radio publique à Omdurman, qui fait face à la capitale Khartoum sur la rive opposée du Nil.
« Il y a eu une tentative de coup d’État manquée, le peuple doit y faire face », ont rapporté les médias d’État. Par ailleurs, une source militaire haut placée a déclaré qu’un groupe d’officiers était « impliqué dans la tentative », mais qu’il avait été « immédiatement suspendu ».
Mardi, la circulation dans le centre de Khartoum semblait fluide, y compris autour du quartier général de l’armée. Les services de sécurité soudanais ont toutefois bloqué le principal pont reliant Khartoum à sa ville jumelle d’Omdourman, de l’autre côté du Nil.

Une transition fragile
La tentative de coup d’État visait le gouvernement de transition soudanais mis en place après l’éviction en mars 2019 du président Omar el-Béchir, renversé après trente ans de règne sans partage.
Le Soudan connaît depuis une transition fragile caractérisée par des difficultés économiques et de profondes divisions politiques. Ces derniers mois, le gouvernement a entrepris une série de réformes économiques difficiles pour pouvoir bénéficier d’un programme d’allègement de la dette du Fonds monétaire international (FMI).
Ces mesures comprenant la réduction des subventions et l’instauration d’un flottement contrôlé de la monnaie locale ont été jugées trop sévères par de nombreux Soudanais. Des manifestations sporadiques ont récemment eu lieu dans tout le pays pour protester contre les mesures soutenues par le FMI et l’augmentation du coût de la vie.

Avec AFP et Reuters

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