La route, c’est comme un enfant qui grandit dont il faudrait régler la pointure en fonction de la croissance de celui-ci. En introduction, c’est une façon d’exprimer ma satisfaction face aux droits légitimes qui sont en train d’être accordés progressivement à ces principales artères routières de Conakry.
En effet, depuis quelques temps, après le lancement d’un échangeur à Kagbélén et au Km 36, ce mercredi 13 avril 2022 a connu la pose de la première pierre par le Président Colonel Mamadi Doumbouya de celui de Bambéto. Tous ces échangeurs sont hautement importants, chacun en son lieu d’emplacement. Nécessairement, d’autres du genre doivent suivre le même pas. Par exemple, lorsque Bambéto sera débloqué, le carrefour de Hamdallaye risquera d’enregistrer un important bouchon dans sa conception actuelle avec son tentacule qui tend vers Taouyah, due à la grande affluence qui viendra du côté de Bambéto. Il va de même par rapport au carrefour du Centre émetteur à Kipé en provenance du futur échangeur de Bambéto… Ainsi de suite, ailleurs. C’est ce qu’on appelle dans l’ingénierie du trafic, « le blocage de la fluidité par effet d’onde ».
Concrètement, face à l’explosion de plus en plus fulgurante de la démographie et de l’espace urbain dans grand Conakry, avec toutes les exigences que cette donne implique, les infrastructures routières de leur côté doivent être à l’avant-garde des solutions pour que notre capitale soit une ville de plus en plus moderne où il fait bon vivre. Cela signifie des routes résolument fonctionnelles et futuristes, pour éviter à chaque fois d’être tiré vers le bas.
Depuis belle lurette, les échangeurs dignes de ce nom sont une nécessité impérieuse à Conakry. Cependant, leur présence ne saurait être à eux seuls la fin de la congestion presque permanente sur nos routes.
En effet, en plus de la construction des échangeurs en cours et surtout des routes spacieusement et structurellement bien adaptées qui demeurent un défi important à relever, je dois noter que parmi les neufs (9) types d’embouteillage que je cite souvent dans certains médias de notre pays, deux (2) autres encore au sein de cet ensemble doivent aussi nous préoccuper ici à Conakry. Il s’agit de :
1) L’embouteillage du type entonnoir : on va quasiment tous à Kaloum sauf 2jours/ 7, chaque matin, à travers cinq (5) lignes de route qui se jettent toutes au finish dans la seule voie qui longe le Palais du peuple, créant ainsi une stagnation de plus en plus contraignante. D’une manière générale, c’est la forme urbaine de Conakry qu’il est question de réaménager.
3) Le type indiscipline et plusieurs autres formes assimilées dans la circulation routière à Conakry : ce sont les multiples violations des règles basiques du code de la route ; les stationnements illicites de véhicules et d’autres encombrants physiques y compris des marchés à même sur les chaussées, sont les plus insupportables dont il faudrait corriger au plus pressé.
Dans une vision plus large, rappelons-nous des affres que nos routes nous infligent chaque fois lors des grandes pluies à Conakry. En ce moment précis, il n’a jamais été nécessaire d’être technicien pour délibérer sur l’état de santé fragile de nos routes. Cet amer constat constitue depuis des décennies, l’une des équations majeures à traiter pour le bon service du patrimoine routier guinéen au bénéfice de nos populations d’une manière durable…
Balla Moussa Konaté
Ingénieur des ponts et chaussées