Entre ramadan et circulation : quelle interaction entre les deux ?

On a souvent tendance à croire que le mois saint de ramadan est la période d’accalmie pendant laquelle on note une réduction sensible des accidents de la circulation. En attendant l’avis des services les plus à même de nous situer là-dessus avec précision, (l’agence guinéenne de la sécurité routière-AGUISER, la police et la gendarmerie routières, les services de santé), nous dirons qu’au demeurant, cette façon de concevoir le phénomène n’est pas à rejeter.

Au-delà de son côté empirique, il faut plutôt percevoir une vision manichéenne qui est reportée sur la période ciblée. Cela est d’autant plus plausible qu’il y a comme une sublimation du mois de ramadan dont le caractère sacro-saint exige de chaque croyant qu’il adopte une ligne de conduite strictement orientée vers le bien. Pour peu qu’on pousse loin l’analyse, on en arrive à la finalité qui démontre aisément pourquoi les accidents baissent nécessairement, voire même s’arrêtent pendant ce mois.

Bien entendu, une conclusion à faire sourire les adeptes du cartésien qui vont, sans attendre, arguer qu’il soit naïf voire prétentieux d’espérer obtenir que les accidents puissent s’arrêter. Leur logique part du principe selon lequel l’homme, utilisateur de l’engin roulant, n’est jamais parfait. Conséquemment, on ne peut pas obtenir zéro accident sur toute la ligne pendant le mois entier du ramadan.

Un tel argumentaire se défend fort bien et il n’y a pas à douter qu’il soit fondé et convaincant. Mais, pour autant, il ne s’oppose guère à la première thèse exposée plus haut. Les deux se recoupent dans le regard porté sur le comportement de l’homme. D’un côté, la religion recommande l’amour du prochain, le pardon, le partage, la tolérance…, de l’autre les experts qui ne se basent que sur des strictes règles techniques ou scientifiques, refusent que l’accident soit considéré comme le fruit du hasard ou de la fatalité. Ils admettent néanmoins que l’homme en est le principal auteur, avant le véhicule et la route.

Dès lors, on voit bien le parallèle qui existe entre les deux concepts. Des deux côtés on admet que l’amélioration du comportement de l’homme est la condition essentielle pour réduire les accidents. Ainsi, est-il permis d’affirmer que si tout le monde se comporte et agit dans le sens du bien, comme le recommande l’islam, pendant le mois de ramadan, naturellement les accidents vont se réduire.

Se comporter bien, c’est adopter une série de bonnes habitudes au nombre desquelles, on peut citer : rouler doucement, observer les règles de circulation, respecter la priorité, céder le passage, être tolérant, être courtois, savoir partager la route avec les autres, obéir aux injonctions des agents… C’est tout cela et plus encore, qui rend la circulation plus sûre et plus agréable.

En tenir compte, c’est permettre à chaque usager d’arriver à destination, en paix et en sécurité. Mais c’est aussi, être un bon musulman, adepte des préceptes de l’Islam et un bon citoyen respectueux des lois et règlements de la circulation.

Diao Diallo

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