A chaque fois, il tient à s’adresser aux jeunes guinéens pour les convaincre que le changement est entre leurs mains.
En effet, dans un contexte de montée en puissance de la société civile, de mondialisation de l’opinion et d’essor sans précédent des nouvelles technologies liées à l’Internet, la diplomatie sous l’ère Dr. Morissanda entend redonner: « la “marque Guinéenne”.
Le pouvoir d’attraction perdu avec l’aventurisme de l’Administration précédente sans résultat et pragmatisme est encore visible dans nos mémoires . Force est de reconnaître que créer les réseaux appropriés pour exercer une influence sur les débats et décisions de politique étrangère guinéenne est désormais vital sous la houlette du CNRD.
L’arrivée de M. Morissanda Kouyate à la tete des AE s’est accompagnée d’une volonté d’accroître la crédibilité et l’autorité morale de la Guinée aux yeux des populations étrangères. Reconquérir les populations ne signifie pas seulement être populaire, même si cela peut aider à atteindre des objectifs de politique .
L’objectif de M. Kouyaté consiste bien à être plus influent, et donc plus efficace, à moindre coût.
A chaque déplacement Dr. Kouyaté a tenu à faire une étape cruciale pour souligner que « le monde est interconnecté » et que les problèmes du XXIe siècle se régleront avec l’implication effective des Guinéens.
Très clairement, le tournant diplomatique adopté par le CNRD trouve une partie de ses racines dans le concept de smart power depuis 1958 pour la diplomatie dans un monde intégré.
Le réalisme veut qu’un compromis sera nécessaire pour mettre fin aux doutes et finalement éradiquer la pauvreté en Guinée . Mais ce réalisme exige également une transition inclusive qui reconnaît qu’il faut mettre fin à la corruption de sorte que le peuple guinéen puisse bénéficier les avantages de la mondialisation.
Wishful thinking? Q’est-ce que cela signifie en diplomatie ?
Envisager que le régime change au moyen d’outils numériques peut, de plus, sembler illusoire pour bon nombre de guinéens . Mais Dr. Morissanda compte élargir dans le future le champ d’action de la pratique diplomatique.
Quelques exemples récents posés par Dr Morissanda peuvent illustrer la refondation de la diplomatie guinéenne en cours .
Une telle approche ne vise en aucun cas à remettre en cause notre souveraineté, mais à faire comprendre que l’État ne peut être le seul acteur tissant les réseaux d’influence informels nécessaires au leadership international. Ce constat s’inscrit globalement dans la nécessité de mettre en piédestal une orientation plus proactive de notre politique extérieure qui ne pourra que contribuer à l’essor économique et au rayonnement de la Guinée.
La diplomatie publique, la communication numérique et l’excellence sont nécessaires pour la refondation diplomatique de notre Nation.
Aboubacar Diaby
Spécialiste et consultant en Diplomatie et relations internationales. Chargé des programmes à FHI360-Washington, DC.