Le rapport souligne que la 5G devrait profiter à la plupart des secteurs d’activité économique, même si l’essentiel des bénéfices escomptés d’ici la fin de la décennie se concentrera dans les secteurs de l’industrie manufacturière et des services, qui ont une capacité élevée d’intégration des cas d’utilisation de cette technologie.
L’Afrique subsaharienne devrait compter 226 millions d’abonnements aux réseaux de téléphonie mobile de cinquième génération (5G) en 2030, soit un taux d’adoption de 17 % contre à peine 0,2% en 2022, selon un rapport publié le 17 octobre dernier par l’Association mondiale des opérateurs et constructeurs de téléphonie mobile (GSMA).
Intitulé « The Mobile Economy Sub-Saharan Africa 2023 », le rapport précise que 27 opérateurs ont déjà lancé des services mobiles 5G commerciaux dans 16 pays de la région.
Le déploiement de la 5G en Afrique subsaharienne devrait cependant se faire par étapes, en commençant par les zones où la demande des services associés est la plus forte comme les villes densément peuplées, avant de s’étendre à d’autres territoires à mesure que la rentabilité économique de la technologie s’améliorera.
Les opérateurs actifs dans la région ont intensifié leurs efforts pour moderniser et préparer leurs réseaux à la 5G, en mettant l’accent sur le déploiement de la fibre optique pour le backhaul, ainsi que sur l’automatisation des réseaux et les solutions de virtualisation pour gérer les coûts. L’accès hertzien fixe (AHF – également appelé FWA de l’anglais Fixed Wireless Access) sera toutefois un cas d’utilisation primaire de la 5G dans la région, compte tenu de la demande croissante de connectivité et des capacités limitées des infrastructures de connectivité par fibre optique.
Comparativement à d’autres régions du monde, la croissance de la 5G au sud du Sahara sera, en somme, lente mais régulière, tandis qu’une part croissante de la clientèle des opérateurs continuera de migrer vers la 4G, dont le nombre d’abonnements devrait presque doubler pour atteindre 49% du total des connexions d’ici la fin de la décennie en cours. Parallèlement, le nombre des connexions 2G et 3G chutera à 2% et 33% respectivement en 2030.
L’industrie et les services, principaux bénéficiaires de la 5G
Le rapport souligne également que les réseaux de téléphonie mobile 5G devraient représenter, sur l’ensemble de leur chaîne de valeur, une contribution économique de 11 milliards de dollars en Afrique subsaharienne en 2030, contre moins d’un milliard en 2022. Alors que plusieurs pays de la région n’en sont qu’aux premiers stades du déploiement de ces réseaux, les retombées économiques de la 5G augmenteront à mesure que la technologie sera adoptée à grande échelle.
La 5G devrait profiter à la plupart des secteurs de l’économie en Afrique subsaharienne, en fonction de leur capacité à intégrer les cas d’utilisation de cette technologie dans leurs activités. D’ici 2030, 32 % des retombées économiques devraient cependant concerner le secteur de l’industrie manufacturière, grâce à des applications telles que les usines intelligentes et les villes, et 29 % le secteur des services (administrations publiques, services financiers, santé, éducation).
La GSMA indique d’autre part que la contribution de la téléphonie mobile, toutes générations confondues, à la valeur ajoutée économique en Afrique subsaharienne devrait atteindre environ 210 milliards de dollars en 2030 contre 170 milliards de dollars en 2022, grâce notamment aux gains de productivité et d’efficacité résultant de l’utilisation accrue des services mobiles. Cette hausse de la contribution économique de la téléphonie mobile découlera essentiellement de l’augmentation des abonnements 4G et 5G.
A l’échelle régionale, le nombre total d’abonnements aux réseaux de téléphonie mobile (total des connexions SIM) devrait atteindre 1,36 milliard en 2030 contre 980 millions en 2022, alors que le nombre d’abonnés uniques aux réseaux de téléphonie mobile passera de 489 millions en 2022 à 692 millions en 2030.
Le taux de pénétration de la téléphonie mobile en Afrique subsaharienne devrait ainsi atteindre 50 % en 2030 contre 43% en 2022.
Par ailleurs, le taux d’adoption des smartphones dans la région atteindra 88 % (1,2 milliard de connexions smartphones) à la fin de la décennie en cours contre 51% en 2022, grâce notamment à l’amélioration de l’accessibilité financière de ces appareils.
(Agence Ecofin)
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