Ariel Henry, le premier ministre haïtien contesté et confronté à une vague de violence des gangs, a accepté de démissionner, a annoncé le président de la Communauté des Caraïbes (Caricom) lundi 11 mars. Sans président ni parlement, le pays n’a connu aucune élection depuis 2016.
Le premier ministre haïtien Ariel Henry, contesté et confronté à une vague de violence des gangs dans son pays, a accepté lundi 11 mars de démissionner, a annoncé le président de la Communauté des Caraïbes (Caricom).
« Nous prenons acte de la démission du premier ministre Ariel Henry », a déclaré Mohamed Irfaan Ali, président du Guyana et de la Caricom, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion en Jamaïque consacrée à la crise en Haïti.
Violences liées aux gangs
Il s’est dit « heureux » d’annoncer « un accord de gouvernance transitoire ouvrant la voie à une transition pacifique du pouvoir, à la continuité de la gouvernance, à un plan d’action à court terme en matière de sécurité et à des élections libres et équitables ».
Les pays des Caraïbes s’étaient réunis d’urgence lundi en Jamaïque, à l’initiative de la Caricom, avec des représentants de l’ONU et de plusieurs pays, dont la France et les États-Unis, pour tenter d’avancer sur une solution en Haïti. Bloqué à Porto Rico après avoir été empêché de rentrer à Port-au-Prince, Ariel Henry, a échangé à distance avec les membres de la Caricom au cours de la réunion.
Sans président ni parlement – le dernier chef d’État, Jovenel Moïse, a été assassiné en 2021 – Haïti n’a connu aucune élection depuis 2016. Ariel Henry, nommé par Jovenel Moïse, aurait dû quitter ses fonctions début février. Début mars, il a signé un accord à Nairobi pour permettre l’envoi de policiers kényans en Haïti et cherchait depuis à regagner son pays.
Port-au-Prince a continué ces derniers jours à s’enfoncer dans les violences liées aux gangs qui réclamaient la démission du premier ministre, tout comme une partie de la population. La capitale est le théâtre d’affrontements entre policiers et bandes armées, qui s’en prennent à des sites stratégiques comme le palais présidentiel, des commissariats et des prisons.
La Croix (avec AFP)