Le CNRD et son gouvernement n’en sont pour rien. Depuis 2017, nous avons officiellement alerté la Présidence et le Ministère de l’Energie par ce courrier appelé « Ma Vision de L’Energie ».
La Guinée connait une demande croissante en énergie et un besoin impérieux d’infrastructures et d’équipements pour y répondre. Avec la réalisation du barrage hydro-électrique de Kaléta d’une capacité de 240 MW additive au réseau interconnecté, nous peinons toujours à satisfaire les populations et les industriels pendant les périodes d’étiage. Le lancement du projet de Souapity d’une capacité originale de 515 MW ne sera disponible pour les premiers essais qu’en pleine saison pluvieuse 2020.
Depuis les indépendances à nos jours, nous avons focalisé notre production d’énergie exclusivement sur l’hydro-électricité et les centrales thermiques diésel au gas-oil et au fioul lourd. Par contre aujourd’hui, les bailleurs de fond ont beaucoup de réticence à financer les projets à long terme tel les barrages hydro-électriques.
La saison pluvieuse étant réduite pratiquement à trois mois, il serait difficile qu’une centrale hydro-électrique fonctionne durant douze mois dans notre hémisphère comparativement aux régions tempérées du globe terrestre tel le Canada.
Nous devons orienter notre politique énergétique vers les secteurs où les financements sont facilement accessibles notamment les projets d’énergie renouvelable y compris le gaz naturel qui est en pleine expansion (Un rapport de l’américain HYPERDYNAMICS en 2009 notifiait clairement la présence de gaz naturel aux larges de nos côtes).
Les centrales à cycle combiné possèdent les principales qualités recherchées par les producteurs d’électricité : investissement et coût d’exploitation réduits, rendement élevé, bonne disponibilité, grande souplesse de fonctionnement, délais de réalisation courts et impact réduit sur l’environnement. Les 2/3 de leur puissance électrique proviennent des turbines à gaz qui ont atteint une plus grande maturité technologique, et conservent un grand potentiel de développement. Les marchés porteurs dans le monde sont liés au développement du gaz naturel, aux besoins de renouvellement du parc existant dans les pays développés ainsi qu’aux besoins d’équipement des pays en voie de développement.
De ce fait, le gouvernement doit soutenir le secteur de l’énergie en :
Reformant profondément la Société Nationale d’Electricité qui est l’un des secteurs pourvoyeurs d’argent pour l’Economie du Pays
Maintenir le bon équilibre entre les activités projets court et long terme (centrales thermiques diésel au HFO et centrales hydro-électriques)
Exigez des futurs projets le mode d’exploitation réseau et ilôté, ce qui permettrait à un parc de centrales électriques comme Tombo d’alimenter Kaloum ou Dixinn en cas de coupure générale, les autres centrales délocalisées en feraient autant sur les sites stratégiques.
Le développement du gaz naturel (Méthane CH4) favoriserait sa liquéfaction pour obtenir le gaz de cuisine (Butane C4H10) ce qui réduira la déforestation pour usage du charbon de bois.
Multiplier les postes d’injections sur le réseau de transport et distribution d’énergie
Opter pour la production d’électricité décentralisée avec des Producteurs Indépendants d’Energie
Opter pour le Mix Energétique, c’est-à-dire diversifier les sources de production d’énergie
Les compteurs prépayés ont été conçues pour des applications spécifiques en gestion d’énergie tels les logements des étudiants, les ateliers d’artisans (couturiers, coiffeurs, …), les consommateurs à faible revenue.
En conclusion, l’accent doit être mis sur les mesures pratiques et appropriées pour contribuer à créer un environnement favorable à l’investissement. L’initiative vise non seulement à attirer des capitaux privés locaux et étrangers pour la production et la distribution de l’énergie, mais aussi à favoriser les réformes importantes et encourager les banques commerciales à soutenir les démarches d’investissement dans le secteur de l’énergie.
Une contribution de Mamadou Fanta Traoré, Expert en Électricité