Chers membres de la presse guinéenne,
Je vous écris aujourd’hui en tant que citoyen guinéen profondément préoccupé par les récents événements qui menacent la liberté de la presse dans notre pays. Les actions répressives des autorités putschistes, visant à révoquer les agréments des médias FiM FM, Hadafo Médias et Dioma Média, constituent une atteinte grave et inacceptable aux principes fondamentaux de la liberté d’expression et de l’information.
Ces médias ont déjà été injustement victimes de brouillages, de restriction d’accès à internet ainsi que de coupure des services d’électricité pendant plusieurs mois, sans aucun motif sérieux.
Rappelons-nous que la Guinée a connu de nombreux épisodes de lutte pour les libertés fondamentales. Depuis l’indépendance jusqu’aux plus récents mouvements pro-démocratie, les Guinéens ont toujours aspiré à une société plus libre et plus juste. La presse, notamment privée, a joué un rôle crucial dans cette lutte, il est de votre devoir de continuer à défendre cet héritage.
Rappelons que ces autorités, issues d’un coup d’État militaire, sont le symbole d’un régime caractérisé par des violations flagrantes des lois de la République et ont les mains souillées du sang des Guinéens tombés lors de l’attaque contre le palais présidentiel le 5 septembre 2021, ainsi que lors des répressions de diverses manifestations politiques et sociales depuis cette date.
Ces putschistes, qui s’apprêtent à croiser le fer avec l’ensemble des forces vives du pays suite à leur volonté affichée de ne pas respecter les accords avec la CEDEAO ainsi que leur propre engagement à rendre le pouvoir à la fin de cette année, montrent de plus en plus leur volonté de confisquer le pouvoir contre la volonté du peuple. En censurant ces médias, elles cherchent non seulement à réduire au silence des voix critiques mais aussi à instaurer un climat de peur et d’autocensure parmi l’ensemble des professionnels des médias, et ainsi étouffer la voix du peuple.
En tant que citoyen, je suis convaincu que cette action collective est essentielle pour préserver nos libertés. Je vous exhorte donc, chers membres de la presse, à envisager sérieusement cette proposition et à vous unir pour défendre vos droits.
C’est pourquoi je vous propose une action collective forte et symbolique : l’arrêt de toutes les activités médiatiques en Guinée jusqu’à la réhabilitation des médias injustement muselés. Une telle initiative marquerait votre désaccord unanime et votre solidarité avec vos confrères injustement ciblés.
Cela enverra également un message clair et sans équivoque aux autorités ainsi qu’à la communauté internationale :
Nous ne tolérerons ni la censure, ni la confiscation de nos libertés collectives et individuelles, ni la répression.
Pourquoi cette action est nécessaire :
1- Préserver la liberté de presse : La liberté de la presse est essentielle pour toute société démocratique.
2- Prévenir la censure généralisée : Si vous ne réagissez pas fermement maintenant, d’autres médias risquent de subir le même sort.
3- Solidarité et soutien : vos confrères de FiM FM, Hadafo Média et Dioma Média ont besoin de votre soutien. Leur combat est le vôtre. Ensemble, vous êtes plus forts.
4- Éviter une nouvelle dictature : Chacun de nous doit se lever pour éviter à la Guinée de subir une nouvelle dictature qui serait néfaste pour l’ensemble de notre peuple. C’est à travers nos actions de défense de la liberté et de la justice pour les autres que nous protégeons notre propre liberté et nous nous préservons des injustices.
« Aux grands maux, les grands remèdes ».
Ensemble, nous pouvons faire la différence, défendre nos droits et protéger notre avenir commun.
Vive la liberté de la presse pour que vive la liberté de tous les citoyens. Vive la Guinée !
Moustapha Ditinn Barry
Citoyen Guinéen
E-mail: ditinnh@yahoo.fr