Plaidoiries et réquisitions dans l’affaire Charles Wright/Babila : Le procureur requiert la condamnation du journaliste

Après les débats, place aux plaidoiries et réquisitions. A l’entame de ses propos,  le procureur a tenu à rappeler au prevenu que le Code des marchés publics dont il brandit comme trophée de guerre n’a rien à voir avec les fait poursuivis. Il s’appui sur l’intitulé de l’article parue dans les colonnes du site d’information Inquisiteur.net « Parfum de Corruption au Ministère de la justice ». Ibrahima Kanfory Camara va jusqu’à s’intérroger sur la véritable intention du journaliste Babila : “ C’est un véritable réquisitoire accablant. Monsieur Alphonse Charles Wright a été touché dans sa chair, il a été touché dans sa dignité, il a été touché dans sa considération. Mettez-Vous à sa place. La dignité et la considération n’ont pas de prix. Cela veut dire, que les faits allégés n’ont aucun fondement légal. Le ministère public requiert de retenir Monsieur Mamoudou Babila Keita coupable de diffamation par voie de presse à l’encontre de Monsieur Alphonse Charles Wright. A cet effet, et conformément aux dispositions des articles 98; 108; 141 et 142 de Loi sur la liberté de la presse, le condamner à 3 millions de francs guinéens. D’ordonner la destruction de l’article intitulé « Parfum de Corruption au Ministère de la justice », résume le procureur Ibrahima Kanfory Camara.
Ce magistrat a été précédé par les avocats de la partie civile. Dans leurs plaidoiries, les trois avocats qui se sont relayés à la barre, n’ont pas manquer d’arguments pour démontrer au tribunal que l’honneur de leur client a été souillé dans cette affaire : “ Monsieur le président, le ministre Charles Wright a été atteint dans son honneur. Il est affecté quand on sait ce qu’il a été quand il était magistrat, ce qu’il a été lorqu’il a été ministre de la justice et des droits de l’homme. En le traitant de corrompu sans verser au dossier de la procédure une décision de condamnation est une atteinte grave à sa dignité. Cela est une diffamation et ça mérite d’être sanctionnée. Notre client ne peut pas se rendre justice. Quand on est dans une république, lorsqu’on veut obtenir justice,on s’adresse aux Cours et Tribunaux. C’est ce que notre client monsieur Alphonse Charles Wright a fait devant votre juridiction pour mettre fin à l’élan de monsieur Mamoudou Babila Keita…Bien qu’il ne dispose d’aucun élément de preuve, il n’a aucun regret. C’est pourquoi, nous vous demandons de consteter que le prévenu n’a apporté aucune preuve de corruption à l’endroit de notre client et de faire application du droit. Monsieur le président, aucune valeur économique ne peut laver l’honneur de ce grand homme. A cet effet, nous demandons un francs symbolique. Nous demandons également de suspendre le journaliste Babila et de son site d’information « Inquisiteur.net » pour une durée de 3 mois. Demandons aussi d’ordonner la publication de la décision dans trois journaux de la place ” , a plaidé maître Bernard Saa Dissy Millimono.
De présumés corruptions de 64 milliards de francs guinéens au grand-dame de la population, c’est ce que dénonce mon client Babila déclare maître Sidiki Bérété. Pour cet avocat, son client n’a posé aucun acte contraire à la loi. Il a apporté toutes les preuves de violation du Code des marchés publics dans le cadre de l’octroi de marché. Après avoir rappelé plusieurs faits concernant l’ancien ministre ministre de la justice, l’avocat clôture sa plaidoiries en damandant au juge de refuser d’entrer en condamnation de Mamoudou Babila Keita
L’affaire est mise en délibéré pour décision le 8 juillet 2024.

A suivre ! 
Lébéré Baldé

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