Alors qu’on s’acheminait vers les réquisitions et plaidoiries, le parquet de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières a voulu voir claire dans l’affaire de présumé détournement des 15 milliards de francs guinéens destinés à la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale.
A sa demande, madame Aissatou Diallo, la trésorière sous la 9e législature a comparu ce lundi, 8 juillet 2024 devant la Cour pour apporter des clarifications sur les dépenses qu’elle a eu à effectuer à l’époque. Parmi les pièces versées au dossier, plusieurs chèques sur lesquels elle était amenée à se prononcer. Dans ses explications, l’ancienne trésorière précise que pour rendre effective une dépense relève de toute une procédure. Pour le cas notamment de l’Assemblée nationale où elle gérait, part de la présidence à la trésorerie en passant par la questure.
En ce qui la concerne explique dame Aissatou Diallo.
《 Moi ce que je vous dis et ce que je vous ai toujours dit, c’est quand il y a eu ce problème que moi j’ai su que le montant était venu pour une dépense d’investissement. Moi je constate le solde dans le compte, on ne m’informe pas, ce montant est venu pour telle ou telle chose. Du moment où on n’a même pas l’habitude d’avoir plusieurs montants dans ce compte, on a l’habitude d’avoir la subvention, si on demande une rallonge, on a les rallonges, si on a des trucs exceptionnels, des dépenses exceptionnelles, on nous envoie dans ce compte. Donc ce qui veut dire, a priori, je ne m’intéresse pas à savoir pourquoi les fonds sont venus. Pour moi, les fonds qui viennent, c’est pour la subvention. Donc,une fois que j’ai ma trésorerie, elle est bonne, le solde à la banque est bon, je fais mes chèques 》, s’est elle défendue.
Après elle, le prévenu Damaro a été appelé à nouveau à la barre. Pendant plusieurs dizaines de minutes l’ancien président de l’Assemblée nationale a été soumis à faire l’inventaire des ses biens immobiliers.
Avant de renvoyer l’audience au 10 juillet 2024 pour la suite des débats, réquisitions et plaidoiries, la Cour a ordonné à Amadou Damaro Camara de produire ses relevés bancaires à VISTAGUI et UBA depuis son arrivé à la tête de l’Assemblée Nationale jusqu’à nos jour. Une manière pour elle, de connaître l’origine de sa ressource financière.
Lébéré Baldé