Procès Charles Wright Vs Babila Keïta : Le journaliste reconnu coupable et condamné !

Le Tribunal de première instance de Mafanco a rendu le verdict ce lundi, 8 juillet 2024 dans l’affaire qui oppose l’ancien Ministre de la justice Alphonse Charles Wright à Mamoudou Babila Keita,  journaliste et administrateur du site d’informations « Inquisiteur. net ».

Dans sa décision, le juge a reconnu ce dernier coupable de diffamation par voie de presse. Me Souleymane Traoré l’a condamné également, au paiement d’une amande de 3 millions de francs guinéens et à la suppression de l’article incriminé dans un délai de 5 jours.

Le magistrat intime le journaliste de publier la décision dans un journal de choix du plaignant. La sentence sonne comme un coup de tonnerre au sein de la défense. Maître Sidiki Bérété, l’avocat du condamné ne savoue pas vaincu pour autant. Il a critiqué cette décision avant d’annoncer qu’il compte relever appel.

“ C’est un peu regrettable, c’est même sombre pour la justice guinéenne. Quand on vous dénonce un détournement de plus de 64 milliards pour la rénovation de la maison Centrale preuve à l’appui, le juge a le courage d’écarter ces éléments de preuve là et il dit clairement que la loi 041 de 2017 sur la corruption qu’il l’écarte. Il écarte les preuves au mépris de la loi 114 sur la loi de la presse parce que la preuve de diffamation peut être prouvée à tout moment. L’attribution des marchés à des sociétés immatriculées,à des sociétés fictives et à des sociétés qui n’ont pas dans leur activité bâtiment,commerce et logistique. Et quand on denonce ça au grand-dame du trésor public, au grand-dam du peuple de guinée,au lieu de déclencher des poursuites contre le ministre Charles Wright pour avoir attribué des marchés à des sociétés fictives,malheureusement le juge veut le protéger en disant qu’il y a diffamation. Il n’y a jamais eu de diffamation, il y a eu de détournement avéré pièces à l’appui au mépris de l’article 28 de la loi sur le marché public. Donc, si on dit que la maison centrale a été rénovée malheureusement à plus de 64 milliards et ce n’est même pas fini,le chantier est à l’arrêt. Si l’Etat guinéen ne protège pas l’ecole guinéenne, ne protège pas les élèves, notre impôt est donné de façon frauduleuse et se repartir le fond public. Le journaliste qui a eu le courage de dénoncer ça, si on veut faire taire ça par des procédures, nous allons continuer et nous allons relever appel ”, previent l’avocat.
Du côté du plaignant, c’est le soulagement total . L’avocat de Charles Wright estime que c’est le droit qui a triomphé dans cette affaire.

“ Nous ne pouvons que l’apprécier positivement. Pour nous, c’est qui a été rendue. Il vous souviendra que dans cette procédure, nous sommes partie civile. Cela dit bien entendu, nous nous sommes sentis atteints dans notre honneur,dans notre dignité par les dires de monsieur Babila Keita. Aujourd’hui, que nous retrouvons avec une decision qui le reconnaît coupable de ce fait diffamatoire pour lequel nous avons saisi le tribunal, nous ne pouvons qu’en être satisfait”, a déclaré Me Moussa Diallo.

S’agissant de l’appel annoncé par l’avocat du condamné, il dit lui concéder ce droit. Cependant, Maître Moussa Diallo se montre d’ores et déjà convaincu qu’il gagnera ce procès en seconde instance.
Lébéré Baldé

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