Alors que le verdict dans le procès des événements du 28 septembre 2009 est attendu le 31 juillet prochain, le barreau de Guinée suspend toutes ses activités dans les Cours et Tribunaux du pays en guise de protestation contre l’arrestation extra-judiciaire des responsables du FNDC notamment Foniké Mengué,Billo Bah et Mohamed Cissé.
Cette date coïncide avec celle choisie par le tribunal criminel de Dixinn delocalisé à la Cour d’appel de Conakry pour rendre son verdict dans le procès des massacres du 28 septembre 2009, ou plus de 150 opposants ont été tués, des femmes violées et de nombreux portés disparus selon plusieurs organisations de défense des droits de l’homme.
L’Organisation Guinéenne de Défense des droits de l’Homme (OGDH) constituée partie civile dans le dossier estime que ce boycott des audiences en cours par les hommes en robe noir est un acte fort qui pourrait faire bouger les lignes. En tout cas, elle leur apporte son soutien sans faille dans cette démarche.
« Vous savez quand-même que nous sommes dans un contexte difficile. Mais, nous comprenons cette décision du barreau sensible dans la mesure où elle contribue à protéger les droits de l’homme notamment les violations que nous enrégistrons depuis un certains temps : les arrestations et détentions arbitraires en violation des régles défies par la loi. Donc, c’est une décision très compréhensible que nous partageons », confie Alseiny Sall.
La conséquence de cette absence des avocats constitués dans le procès des événements du 28 septembre à la date du 31 juillet, si la situation reste en l’état peut paraître lourde pour certains, mais banale pour d’autres. Le porte voix de l’OGDH semble appartenir à cette dernière catégorie Toutefois, admet Alseny Sall, il est souhaitable que les avocats de Dadis et ses 9 co-accusés actuellement dans le boxe soient à leur côté ce jour. D’où son interpellation à l’Etat d’agir.
« Maintenant est-ce que cela(absence des avocats) doit avoir un impact sur le verdict? En principe non. Dans la mesure où à ce stade, il n’y a pas de prise de parole d’avocats. Il s’agit juste pour le tribunal de rendre le verdict. Mais compte tenu de l’intérêt que ce procès(des événements du 28 septembre 2009) a suscité tant au niveau national qu’international, en tout cas en raison de son caractère emblématique, c’est important quand-même que ce procès se termine dans des bonnes conditions. C’est-à-dire en présence de toutes les parties. A cet titre, nous pensons que les autorités vont entendre le cri de coeur des avocats et revoir sa stratégie. Nous osons croire que les autorités vont faire le nécessaire pour non seulement créer les conditions pour arrêter ces pratiques, mais aussi, faire en sorte que toutes les parties soient là lors du verdict. C’est dans l’intérêt de la justice et c’est dans l’intérêt de la Guinée », prêche ce défenseur des droits de l’homme.
A préciser que, l’OGDH comme d’autres organisations nationales et internationales a dénoncé les conditions d’arrestation de Foniké Mengué et Billo Bah détenus toujours dans lieu tenu secret.
Lébéré Baldé