Le temps de la diplomatie est « dépassé », « il faut boycotter Israël ». Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a appelé mardi 15 octobre la communauté internationale à décréter des sanctions contre l’État hébreu pour son offensive à Gaza et ses attaques sur le Liban. La Turquie a rompu au printemps l’essentiel de ses relations économiques avec Israël, mais une partie de l’opposition accuse Ankara de continuer les échanges de façon indirecte.
Face aux attaques israéliennes, les dirigeants turcs aiment présenter leur pays comme un exemple à suivre. Le président Erdogan est l’un des plus virulents critiques d’Israël, avec lequel la Turquie a rompu les liens commerciaux. Selon Hakan Fidan, le chef de la diplomatie turque, qui a appelé à des « sanctions », c’est parce qu’Israël « ne paye pas le prix » de ses actions que la guerre à Gaza et au Liban se poursuit.
Pourtant, une partie de l’opposition et de la presse en Turquie accusent le gouvernement de fermer les yeux sur la poursuite des échanges par des voies détournées. C’est le cas du quotidien Karar, dont la rédaction et le lectorat rassemblent d’anciens soutiens de Tayyip Erdogan. Ce journal pointe du doigt la hausse impressionnante de certaines exportations turques vers les territoires palestiniens, qu’il soupçonne d’être en réalité destinées à Israël.
Par exemple, les exportations d’acier turc vers les territoires palestiniens ont dépassé 20 millions de dollars sur les huit premiers mois de l’année, contre 17 000 dollars seulement sur la même période l’an dernier. Et ceux qui reprennent ces accusations dans les manifestations anti-israéliennes sont systématiquement arrêtés par la police turque.
Source : rfi