L’Afrique de l’Ouest, leader mondial de l’anacarde avec des pays comme la Côte d’Ivoire, le Nigeria et la Guinée-Bissau, a connu une production record en 2023. Les perspectives de récolte pour 2024 sont plus modestes principalement en raison de conditions climatiques défavorables.
La récolte de noix de cajou s’est établie à environ 2,6 millions de tonnes en Afrique de l’Ouest durant la campagne 2024. C’est ce qu’indiquent les estimations préliminaires du service indépendant de conseil commercial N’kalô dans son dernier bulletin sur le marché africain de la matière première publié le jeudi 31 octobre dernier.
Ce volume est en baisse de 15,3 % par rapport au record de 3,1 millions de tonnes enregistré en 2023. Le service d’information précise en outre que la récolte a reculé dans tous les 11 pays producteurs ouest-africains.
Production de noix dans la sous-région ouest-africaine
Globalement, la Côte d’Ivoire est restée le principal producteur, avec une contribution de 42,3 % à la production totale, soit environ 1,1 million de tonnes, suivie par le Nigeria et la Guinée-Bissau qui constituent toujours le top 3. Alors que le bulletin publié par N’kalô n’expose pas les raisons qui pourraient justifier cette baisse généralisée de l’offre dans la sous-région, différents facteurs peuvent être mis en lien.
Au Burkina Faso, 6ème producteur d’anacarde derrière le Bénin et le Ghana, la filière a exprimé en début de campagne des craintes par rapport au fait que l’insécurité liée aux attaques terroristes entrave la collecte des noix dans les vergers.
En Côte d’Ivoire, Adama Coulibaly, ancien directeur général du Conseil du Coton et de l’Anacarde (CCA), avait de son côté évoqué l’impact des conditions climatiques défavorables sur les rendements dans les zones de production le 4 juin dernier.
Plus récemment, Boubacar Konta, président de l’Interprofession du cajou au Sénégal, a quant à lui souligné l’impact des fortes vagues de chaleur entre mars et avril, qui a coïncidé avec la période de floraison cruciale pour le développement des arbres dans les plantations.
« Les températures élevées ont lourdement impacté la filière avec des pertes de productivité allant de 60 % à 70 % dans les plantations. Des champs d’anacardiers qui pouvaient permettre de récolter une tonne de fruits se sont retrouvés à moins de 200 kg. Cela a considérablement joué sur l’offre », a-t-il confié à l’Agence Ecofin.
D’après N’kalô environ 82 % de la production de la sous-région sera exporté sous forme brute, principalement vers le Vietnam et l’Inde.
Source : Ecofin