L’armée française quitte le Tchad et rétrocède sa dernière base militaire au Sahel

L’armée française a rétrocédé jeudi sa dernière base au Sahel à l’armée tchadienne, ont annoncé jeudi les états-majors militaires des deux pays après une cérémonie strictement militaire.

La France n’a plus de présence militaire au Sahel. L’armée française a rétrocédé, jeudi 30 janvier, sa dernière base à l’armée tchadienne, ont annoncé les états-majors militaires des deux pays.

« La rétrocession de la base Sergent Adji Kosseï de N’Djamena vient boucler définitivement la présence française au Tchad, conformément à la volonté des hautes autorités » de N’Djamena, a indiqué l’état-major de l’armée tchadienne dans un communiqué publié à la veille d’une cérémonie officielle prévue vendredi pour marquer ce départ.

« Le camp de Kosseï à été rétrocédé aujourd’hui (jeudi) à l’armée tchadienne », a pour sa part indiqué à Paris le porte-parole de l’état-major des armées français, le colonel Guillaume Vernet.

Les personnels et matériels de combat ont été transférés en France, seuls restent sur place des conteneurs qui seront rapportés par voie terrestre et maritime, par des prestataires privés, selon la même source.

Le Tchad était le dernier point d’ancrage de la France au Sahel, où Paris a compté jusqu’à plus de 5 000 militaires dans le cadre de l’opération antijihadiste Barkhane, stoppée fin novembre 2022.

Depuis, quatre autres anciennes colonies françaises – le Niger, le Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso – ont enjoint à Paris de retirer son armée de leurs territoires, où elle était historiquement implantée, et se sont rapprochées de Moscou.

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Des accords de défense devenus « obsolètes », selon N’Djamena

Le Tchad, où restait stationné un millier d’hommes, a annoncé fin novembre sa décision surprise de rompre à son tour les accords militaires avec la France. Le départ des avions de chasse français, le 10 décembre, a été suivi par la rétrocession des bases de Faya, dans le nord-est désertique, le 26 décembre, puis celle d’Abéché, le 11 janvier.

Lors de la rétrocession d’Abéché, les autorités tchadiennes avaient annoncé que le 31 janvier, date « impérative », « irréversible » et « non négociable », marquerait « le départ définitif des forces françaises ».

« Les trois bases des éléments français au Tchad sont toutes rétrocédées à l’armée nationale tchadienne, la toute dernière ce jour 30 janvier 2025 », précise le communiqué tchadien.

Selon le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 2021, les accords de coopération avec la France étaient devenus « complètement obsolètes » face « aux réalités politiques et géostratégiques de notre temps ».

Le Sénégal négocie lui aussi le départ de troupes françaises d’ici fin 2025. Les effectifs militaires français diminuent parallèlement en Côte d’Ivoire et au Gabon, conformément à un plan de restructuration de la présence française en Afrique de l’Ouest et centrale.

La base française de Djibouti, qui accueille 1 500 militaires français, n’est pas concernée par cette réduction de voilure historique, Paris voulant en faire un « point de projection » pour les « missions » en Afrique, après le retrait forcé des forces françaises du Sahel.

Avec AFP

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