Le président américain a estimé lundi qu’Israël devait « annuler » l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas si les otages n’étaient pas « tous ramenés avant samedi midi ». Il a promis un « véritable enfer » dans le cas contraire.
Le président américain Donald Trump a qualifié lundi 10 février de « terrible » la menace du Hamas de reporter la prochaine libération d’otages, promettant un véritable « enfer » si ceux-ci n’étaient pas « tous ramenés avant samedi midi ».
Pour le locataire de la Maison Blanche, Israël devrait « annuler » l’accord de cessez-le-feu avec le mouvement islamiste palestinien si cette date limite est dépassée.
Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a d’ores et déjà ordonné à son armée de se préparer à « tous les scénarios » en réaction à l’annonce de la branche armée du Hamas, qui accuse Israël de violer l’accord de cessez-le-feu en vigueur depuis le 19 janvier après 15 mois de guerre dévastatrice.
Le mouvement a ensuite assuré que « la porte reste ouverte » pour que la libération d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens « se déroule selon le plan prévu », soit samedi, « une fois qu'[Israël] se sera acquitté de ses obligations ».
« En ce qui me concerne, si tous les otages ne sont pas ramenés d’ici samedi midi – je pense que c’est une date convenable – je dirais : ‘Annulez-le [le cessez-le-feu] et rien ne va plus, qu’un véritable enfer se déchaîne' », a déclaré Donald Trump à la presse depuis la Maison Blanche.
Sur 251 personnes enlevées lors de l’attaque du 7-Octobre, l’accord de cessez-le-feu en vigueur prévoit la libération de 33 otages, dont huit annoncés comme morts, en échange de 1 900 Palestiniens détenus par Israël, durant une première phase courant sur six semaines.
Depuis le début de la trêve, 16 otages israéliens ont été libérés, en plus de cinq Thaïlandais (hors accord), en échange de 765 prisonniers palestiniens. Soixante-treize otages sont toujours retenus à Gaza, dont au moins 34 sont considérés comme morts par l’armée israélienne. La deuxième phase du cessez-le-feu est censée aboutir à la libération de tous les otages et à la fin définitive de la guerre, avant une étape finale dédiée à la reconstruction de Gaza.
Une rencontre prévue avec le roi de Jordanie
Donald Trump a en outre affirmé qu’il envisageait d’arrêter les aides à l’Égypte et à la Jordanie si elles n’accueillaient pas les Palestiniens de Gaza, comme le prévoit son plan. Une éventualité que les deux pays, qui comptent parmi les plus importants bénéficiaires de l’aide américaine, refusent fermement à ce stade. Plusieurs États arabes et occidentaux ont également fait part de leur désaccord.
« Nous avons parlé à beaucoup de Palestiniens. Ils adoreraient quitter Gaza s’ils pouvaient trouver un endroit où vivre », a déclaré Donald Trump lundi dans son Bureau ovale. « Ils ont été persécutés, on leur a craché dessus, ils ont été traités comme des déchets, et ils adoreraient quitter Gaza, mais jusque-là, ils n’avaient pas d’alternative », a-t-il soutenu.
L’Égypte avait rejeté plus tôt lundi « tout compromis » portant atteinte aux droits des Palestiniens vivant à Gaza, selon un communiqué publié après la rencontre du ministre des Affaires étrangères égyptien avec son homologue américain à Washington.
Le roi de Jordanie Abdallah II, qui doit rencontrer Donald Trump mardi à Washington, avait la semaine passée rejeté « toute tentative » visant à prendre le contrôle des Territoires palestiniens et déplacer ses habitants.
Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a dénoncé les menaces du Hamas de reporter la libération des otages comme « une violation totale de l’accord de cessez-le-feu », affirmant que l’armée avait reçu l’ordre « de se préparer à tous les scénarios ».
L’armée israélienne a elle annoncé « renforcer la zone » autour de la bande de Gaza assiégée. « Après évaluation de la situation […], il a été décidé de renforcer fortement la zone avec des troupes supplémentaires pour des missions défensives. »
Pour justifier sa position, le Hamas a accusé Israël d’avoir tardé à honorer ses engagements à chaque étape du processus prévu par l’accord de trêve et d’avoir violé le cessez-le-feu, faisant référence à trois Palestiniens tués la veille à Gaza.
Le gouvernement israélien a en outre refusé jusqu’à présent que ses négociateurs envoyés à Doha discutent de la deuxième phase de la trêve, comme cela était pourtant prévu à partir du 16e jour du début de l’application de l’accord.
Avec AFP